Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a vivement dénoncé les polémiques enregistrées ces derniers jours (entre le Premier ministre désigné Nagib Mikati et le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassile, NDLR), soulignant que de telles polémiques visent à "torpiller la formation d’un nouveau gouvernement et à court-circuiter l’élection d’un président de la République".

Dans son homélie dominicale, le cardinal Raï a déploré le climat politique qui sévit dans le pays. "Les divisions au niveau du pouvoir politique et les clivages partisans ne sont-ils à la base de la déliquescence politique, économique et sociale ?, s’est interrogé le patriarche maronite. Est-il plus facile pour le pouvoir d’aboutir à un accord avec Israël au sujet des frontières (maritimes) que de former un gouvernement " ?

Geagea à Dimane   

Signalons par ailleurs que Mgr Raï a reçu au siège patriarcal d’été à Dimane le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, qui a indiqué à l’issue de l’entrevue qu’il avait discuté avec le patriarche de l’échéance présidentielle et de l’affaire de la récente interpellation de l’archevêque maronite de Haïfa et de Terre sainte, Mgr Moussa el-Hage, au poste de la Sûreté générale de Ras Naqoura.

M. Geagea a indiqué sur ce plan que le patriarche Raï lui avait bel et bien confirmé qu’il n’avait pas été informé ou consulté préalablement par les autorités de la décision d’interpeller Mgr Hage, alors que la législation en vigueur stipule clairement qu’aucun dignitaire religieux, évêque, prêtre ou cheikh ne saurait être interpellé ou arrêté sans consultation préalable avec son supérieur hiérarchique. "Le patriarche n’ayant pas été consulté sur ce plan, il en résulte que l’interpellation de l’évêque était préméditée et avait pour but de transmettre un message politique à Bkerké", a souligné le leader des FL qui a réclamé une nouvelle fois à ce propos la révocation du commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Fady Akiki, qui avait donné l’ordre de l’interpellation de Mgr Hage.

Concernant l’échéance présidentielle, M. Geagea a fait état d’une convergence de vues avec le patriarche à ce sujet. " Nous sommes d’accord sur le fait que la seule voie de salut pour le Liban dans les circonstances actuelles est l’élection d’un président de la République au plus tôt dans le cadre de l’échéance constitutionnelle ", a déclaré M. Geagea.

Signalons sur ce plan que dans une interview à l’agence locale d’information al-Markazya, le leader des F.L. s’est prononcé contre l’élection d’un président "centriste consensuel".