Dans une interview à l’agence al-Markaziya axée sur le profil du prochain président de la République, l’ancien député Farès Souhaid a déclaré qu’il existe un "conflit entre deux projets". Le premier projet vise à "accomplir les intérêts de l’Iran au Liban et implique que le président maronite à venir soit soutenu par le Hezbollah et qu’il visite la banlieue-sud pour présenter ses lettres de créance au secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah". Quant à la seconde option, privilégiée par M. Souhaid, elle correspond à l’élection d’un président souverainiste qui répond aux qualités posées par le patriarche maronite Béchara el-Raï.

Détaillant les caractéristiques essentielles du prochain chef de l’État, M. Souhaid estime en substance que le président à venir doit respecter la lettre et l’esprit des accords de Taëf, privilégier clairement l’intérêt des pays arabes à celui de tout autre État, et enfin veiller à l’application  des décisions émanant de la légalité internationale, en particulier celles relatives au Liban.

Répondant à une question, M. Souhaid a affirmé que "l’arrivée d’un président gravitant dans l’orbite du Hezbollah reviendrait à la poursuite des tentatives d’affaiblissement des chrétiens et de l’Église, que ce camp tente de diaboliser en l’accusant même de trahison, et ce après avoir réussi à affaiblir nos frères sunnites en les accusant de corruption et de terrorisme".

Enfin, M. Souhaid a souligné que "la délimitation des frontières avec Israël dépasse la question géographique et correspond à la pose des jalons d’une collaboration économique future entre le Liban et Israël sous la protection du Hezbollah, un élément qui est beaucoup plus dangereux que les accords dits du 17 mai". Cet accord libano-israélien signé lors de la présidence d’Amine Gemayel mettait fin à l’état de belligérance entre ces deux protagonistes. Il avait été ratifié par le Parlement puis annulé par le gouvernement et n’avait donc pas abouti.