Les milieux qui suivent de près la mission du médiateur américain dans le dossier de la démarcation des frontières maritimes entre le Liban et Israël, Amos Hochstein, rapportent que la décision de poursuivre les négociations indirectes à Naqoura a été prise. Cependant, aucune date n’a été fixée pour l’heure et l’on n’en sait pas plus sur la proposition qui pavera la voie à la reprise des discussions.

Au Liban, les responsables du dossier de la démarcation des frontières maritimes attendent toujours la réponse qui aurait été transmise à M. Hochstein à l’issue de sa série de rencontres avec les responsables israéliens. Toutefois, il semblerait qu’aucune réponse ne sera donnée avant la seconde quinzaine du mois d’août. Ces milieux soulignent que la guerre éclair sur Gaza a retardé la mission de Hochstein.

Côté libanais, les parties concernées ont confirmé ne disposer d’aucune information sur le résultat de la visite du médiateur américain en Israël, si ce n’est la volonté israélienne de revenir aux négociations de Naqoura. Ceci dit, Amos Hochstein n’a pas évoqué une quelconque ouverture de la part des Israéliens visant à renoncer à la totalité du champ de Cana sans contrepartie, autrement dit une partie du bloc 8 situé dans la Zone économique exclusive. Sachant que la proposition avancée par le médiateur américain en février dernier n’a pas octroyé le champ de Cana dans sa totalité au Liban, mais plutôt une large part du bloc 8.

Les dirigeants libanais ont réitéré l’importance du facteur temps, crucial pour le Liban dans le processus de la démarcation des frontières maritimes, et ont confirmé avoir demandé à Amos Hochstein, lors de sa récente visite à Beyrouth, de respecter un délai de 10 à 15 jours pour transmettre la réponse israélienne. Mais le médiateur américain semble ne pas tenir compte de cette requête, déclarant qu’il ne pouvait pas travailler sous pression, notamment à l’ombre des tensions et des provocations incessantes du Hezbollah. Les Américains ont souligné que de telles actions ne vont certainement pas aboutir à infléchir les positions israéliennes, et sont même contreproductives. Pour preuve, la société grecque Energean Power n’a rien modifié à ses plans, poursuivant son exploration du champ de Karish, sans rencontrer d’obstacles techniques tels qu’ils ont été évoqués par certains.

Les dirigeants libanais concernés par un dossier aussi crucial que celui de la démarcation des frontières maritimes sont sur le qui-vive. Leur inquiétude est également à son comble pour deux raisons. La première est liée à l’appréhension quant à l’efficacité des démarches du médiateur américain et de la réponse qu’il apportera. La seconde porte sur une crainte de manœuvres militaires qu’entreprendrait le Hezbollah, nonobstant l’évolution de la mission d’Amos Hochstein.

Des milieux qui suivent ce dossier de près affirment que tout ce qui est susceptible d’être accompli – même à long terme – volera en éclat à la minute même où le Hezbollah décidera de mettre le doigt sur la gâchette.