Une lecture de la démission de Georges Cordahi comme épiphénomène du match de tennis sur le nucléaire iranien qui se déroule à Vienne. Le Liban est une simple balle de tennis. Quel est donc ce deal, apparemment facilité par le président Macron, qui aurait permis la démission de Georges Cordahi dont le Hezbollah ne voulait pas entendre parler?
Vues de Beyrouth, les négociations en cours à Vienne sur le nucléaire iranien, ressemblent à s’y méprendre à un tournoi de tennis entre de grands et de moins grands champions de ce jeu qui consiste à se renvoyer une balle à l’aide d’une raquette, par-delà un filet. Il y a un nombre important de ces balles qui, chacune, représente un des sujets de la négociation. Le filet, c’est la magnifique ville de Vienne. Les joueurs sont des puissances, grandes et moins grandes. Ils sont nombreux, de part et d’autre du filet viennois, qui essaient de se positionner pour atteindre la finale. Il y a le public de la planète qui applaudit bruyamment l’un ou l’autre des joueurs ; il y a les arbitres ; il y a les garçons qui s’occupent de la logistique. Bref, il y a beaucoup de monde qui est là pour que le jeu se déroule. Seules les balles n’ont aucune voix au chapitre. Elles vont et viennent là où la force du joueur les lance en l’air par-delà les filets.
Dans cette curieuse partie de tennis, la France se veut être un joueur important. La tournée du président Macron au Moyen-Orient durant le match de Vienne le prouve suffisamment. Quant au Liban, petit frère désarticulé de la France, et dont l’agonie s’éternise, il constitue une simple balle de tennis parce qu’il l’a ainsi voulu. Ses chefferies politico-mafieuses n’ont aucune idée de ce qu’est la recherche du bien commun. Comme les filles de joie, ces seigneuries si plébéiennes et si vulgaires ont fait de leur pays le lit d’un hôtel de passe où elles acceptent de forniquer avec le client le plus prodigue.
Comme balle de tennis, le Liban n’a pas voix au chapitre, sauf pour remuer l’air lors de son lancer et de sa trajectoire en l’air. On aimerait voir, dans ces sifflements de balle, l’équivalent d’un appel à l’aide. La balle n’en peut plus d’être ballotée ici ou là. Mais nul ne l’entend parmi les grands joueurs de Vienne, déterminés à gagner coûte que coûte. Gagner signifie, ici, protéger leurs propres intérêts économiques, géostratégiques, diplomatiques, etc.
Seul, sans doute, le pape François de Rome semble se préoccuper du sort du Liban en lui-même. Il vient, lors de sa visite à l’île de Chypre notre voisine, d’exprimer sa grande inquiétude sur le sort du Liban. Plus direct, Walid Joumblatt a confié à Ici-Beyrouth sa crainte de voir le Liban disparaître. Il n’est certes pas question de la volatilisation de la géographie libanaise, majestueuse et paradisiaque, mais de l’entité libanaise comme État souverain, comme puissance exerçant des pouvoirs régaliens que nul ne peut lui contester.
Or c’est précisément ce qui se passe. L’État central n’est plus qu’un fétu de paille à la dérive des courants qui l’emportent. La crise libanaise n’est pas uniquement un conflit interne entre factions rivales ou ennemies. C’est avant tout une crise de l’État comme personne morale, comme corps politique circonscrit par des frontières étroitement contrôlées, régulé par des pouvoirs politiques représentatifs que nul ne conteste, gouverné par des lois qui garantissent les droits et les devoirs de tout un chacun, mais surtout défendu par des forces armées qui ont l’exclusivité de l’usage de la violence au service du droit et de la loi.
Sans État central, le pays n’est plus qu’un amas de contrées dignes de la boutade de Jugurtha, roi de Numidie. Quittant Rome, après avoir assassiné un de ses rivaux, il dit: «Ville à vendre, tu périras si tu trouves un acheteur.» Le Liban a déjà péri. Qu’y a-t-il encore à acheter? La balle de tennis? Que peut-elle donc valoir?
C’est sans doute dans ce contexte, métaphore oblige, qu’il faut situer l’épisode rocambolesque et donquichottesque de la démission forcée du ministre Georges Cordahi, détenteur de l’inutile portefeuille de l’Information. Une tornade dans un verre d’eau a suivi sa critique virulente contre l’Arabie saoudite, en appui aux milices houthis inféodées à l’Iran, entraînées au Liban et dont toute la guerre médiatique est menée à partir de Beyrouth. Ses déclarations reflètent son opinion personnelle, expression de sa liberté de pensée.
Une fois devenu ministre, M. Cordahi aurait dû épargner à son pays les affres inutiles de ce mini-séisme entre Beyrouth et les pays du Golfe Arabique qui met en péril des centaines de milliers de familles libanaises qui vivent de leur travail dans un des pays du Golfe. Il aurait dû simplement assumer ses déclarations et, au nom du bien commun libanais, déclarer mettre sa démission à la disposition du Premier ministre Nagib Mikati. Au lieu de cela, il a été amené à donner des leçons, émettre plus d’une fanfaronnade et pantalonnade. Le Hezbollah et ses patrons iraniens étaient fermement opposés à sa démission.
Et voilà que, dans la foulée du match de Vienne et de la tournée du président Macron dans le Golfe, M. Cordahi se résout enfin à démissionner. On nous dit que le président français aurait joué les bons offices. La question qui doit être posée est la suivante: Qu’auraient donc obtenu les mollahs de Téhéran en contrepartie?
Vues de Beyrouth, les négociations en cours à Vienne sur le nucléaire iranien, ressemblent à s’y méprendre à un tournoi de tennis entre de grands et de moins grands champions de ce jeu qui consiste à se renvoyer une balle à l’aide d’une raquette, par-delà un filet. Il y a un nombre important de ces balles qui, chacune, représente un des sujets de la négociation. Le filet, c’est la magnifique ville de Vienne. Les joueurs sont des puissances, grandes et moins grandes. Ils sont nombreux, de part et d’autre du filet viennois, qui essaient de se positionner pour atteindre la finale. Il y a le public de la planète qui applaudit bruyamment l’un ou l’autre des joueurs ; il y a les arbitres ; il y a les garçons qui s’occupent de la logistique. Bref, il y a beaucoup de monde qui est là pour que le jeu se déroule. Seules les balles n’ont aucune voix au chapitre. Elles vont et viennent là où la force du joueur les lance en l’air par-delà les filets.
Dans cette curieuse partie de tennis, la France se veut être un joueur important. La tournée du président Macron au Moyen-Orient durant le match de Vienne le prouve suffisamment. Quant au Liban, petit frère désarticulé de la France, et dont l’agonie s’éternise, il constitue une simple balle de tennis parce qu’il l’a ainsi voulu. Ses chefferies politico-mafieuses n’ont aucune idée de ce qu’est la recherche du bien commun. Comme les filles de joie, ces seigneuries si plébéiennes et si vulgaires ont fait de leur pays le lit d’un hôtel de passe où elles acceptent de forniquer avec le client le plus prodigue.
Comme balle de tennis, le Liban n’a pas voix au chapitre, sauf pour remuer l’air lors de son lancer et de sa trajectoire en l’air. On aimerait voir, dans ces sifflements de balle, l’équivalent d’un appel à l’aide. La balle n’en peut plus d’être ballotée ici ou là. Mais nul ne l’entend parmi les grands joueurs de Vienne, déterminés à gagner coûte que coûte. Gagner signifie, ici, protéger leurs propres intérêts économiques, géostratégiques, diplomatiques, etc.
Seul, sans doute, le pape François de Rome semble se préoccuper du sort du Liban en lui-même. Il vient, lors de sa visite à l’île de Chypre notre voisine, d’exprimer sa grande inquiétude sur le sort du Liban. Plus direct, Walid Joumblatt a confié à Ici-Beyrouth sa crainte de voir le Liban disparaître. Il n’est certes pas question de la volatilisation de la géographie libanaise, majestueuse et paradisiaque, mais de l’entité libanaise comme État souverain, comme puissance exerçant des pouvoirs régaliens que nul ne peut lui contester.
Or c’est précisément ce qui se passe. L’État central n’est plus qu’un fétu de paille à la dérive des courants qui l’emportent. La crise libanaise n’est pas uniquement un conflit interne entre factions rivales ou ennemies. C’est avant tout une crise de l’État comme personne morale, comme corps politique circonscrit par des frontières étroitement contrôlées, régulé par des pouvoirs politiques représentatifs que nul ne conteste, gouverné par des lois qui garantissent les droits et les devoirs de tout un chacun, mais surtout défendu par des forces armées qui ont l’exclusivité de l’usage de la violence au service du droit et de la loi.
Sans État central, le pays n’est plus qu’un amas de contrées dignes de la boutade de Jugurtha, roi de Numidie. Quittant Rome, après avoir assassiné un de ses rivaux, il dit: «Ville à vendre, tu périras si tu trouves un acheteur.» Le Liban a déjà péri. Qu’y a-t-il encore à acheter? La balle de tennis? Que peut-elle donc valoir?
C’est sans doute dans ce contexte, métaphore oblige, qu’il faut situer l’épisode rocambolesque et donquichottesque de la démission forcée du ministre Georges Cordahi, détenteur de l’inutile portefeuille de l’Information. Une tornade dans un verre d’eau a suivi sa critique virulente contre l’Arabie saoudite, en appui aux milices houthis inféodées à l’Iran, entraînées au Liban et dont toute la guerre médiatique est menée à partir de Beyrouth. Ses déclarations reflètent son opinion personnelle, expression de sa liberté de pensée.
Une fois devenu ministre, M. Cordahi aurait dû épargner à son pays les affres inutiles de ce mini-séisme entre Beyrouth et les pays du Golfe Arabique qui met en péril des centaines de milliers de familles libanaises qui vivent de leur travail dans un des pays du Golfe. Il aurait dû simplement assumer ses déclarations et, au nom du bien commun libanais, déclarer mettre sa démission à la disposition du Premier ministre Nagib Mikati. Au lieu de cela, il a été amené à donner des leçons, émettre plus d’une fanfaronnade et pantalonnade. Le Hezbollah et ses patrons iraniens étaient fermement opposés à sa démission.
Et voilà que, dans la foulée du match de Vienne et de la tournée du président Macron dans le Golfe, M. Cordahi se résout enfin à démissionner. On nous dit que le président français aurait joué les bons offices. La question qui doit être posée est la suivante: Qu’auraient donc obtenu les mollahs de Téhéran en contrepartie?
Lire aussi
Commentaires