Le retour du médiateur américain Amos Hochstein au Liban à la fin de la semaine ne sera pas décisif et ces discussions ne seront pas concluantes dans le sens que le dossier de la délimitation des frontières maritimes sud avec Israël ne sera pas débloqué.

Des négations donc en série alors que les autorités espèrent un déblocage rapide qui sera mis au crédit du sexennat. Certes, Amos Hochstein poursuivra ses discussions avec les responsables libanais au sujet des questions liées à ce dossier et à la prospection gazière et pétrolière, mais il n’apportera pas de réponse claire permettant de savoir si Israël a accepté l’unique demande du Liban qui revendique la totalité de la ligne 23 et du champ de Qana.

Selon des observateurs, le message que M. Hochstein transmettra à ses interlocuteurs libanais est susceptible de mettre la partie officielle libanaise et le Hezbollah en particulier dans l’embarras. Et pour cause: deux options s’offrent à eux. Soit accepter la poursuite de la médiation américaine sans imposer un délai précis, soit la rejeter et aller vers une confrontation militaire avec Israël, menée par le Hezbollah. Sachant qu’une confrontation ne permettra pas au Liban d’atteindre ses objectifs en termes d’exploitation de ses ressources pétrolières et gazières, mais sera un facteur destructeur supplémentaire pour un pays en plein effondrement et pour les Libanais qui n’aspirent qu’à un retour à une vie normale.

Les autorités libanaises hésitent à spéculer sur la visite de M. Hochstein, attendu en principe dimanche à Beyrouth, avant d’écouter ce qu’il a à dire s’agissant de la direction que prendra la médiation américaine. D’autant plus que le médiateur américain avait intensifié ses contacts avec les Israéliens et avec Total, la société pétrolière française qui dispose du droit d’explorer dans le bloc n°9 en Méditerranée. Le Liban officiel est incontestablement hostile à l’option de guerre et souhaite simplement que le pays fasse valoir ses droits légitimes sur le pétrole et le gaz. Il veut cependant tirer cette question au clair sans tarder, le démarrage des travaux dans le bloc 9 nécessitant des préparatifs qui peuvent durer un an. D’où l’importance de fixer un délai au plus tôt, sachant que la partie officielle libanaise subit également la pression du Hezbollah à cet égard.

Amos Hochstein est donc conscient qu’il ne peut pas donner le sentiment qu’une partie a gagné ou qu’il a fait des concessions sous la pression. Il refuse aussi qu’une partie impose ses conditions à l’autre.

Il n’en demeure pas moins que toute négociation nécessite un compromis de part et d’autre. Camper sur ses positions relève de l’obstruction, de quelque part que ce soit.