À Bebnine, dans le Akkar, la colère est à son paroxysme. Les parents des 57 migrants libanais bloqués depuis trois jours dans les eaux internationales au large de Malte sont descendus vers le littoral dans la matinée pour bloquer la route de Abdeh vers Tripoli. La foule en colère en veut notamment au président de la République, Michel Aoun, et au Premier ministre sortant, Najib Mikati, à cause de l’absence de réaction et d’intervention officielle face à cette tragédie. Une mère éplorée s’en prend violemment à Michel Aoun. Un autre manifestant en appelle à l’Union européenne, " synonyme d’humanité ".

Les migrants étaient partis samedi soir sur une embarcation de fortune dans l’espoir d’atteindre l’Europe. Leur bateau est tombé en panne et le capitaine a réussi à s’enfuir sur un canot, les laissant sans nourriture et sans eau. Jusqu’à lundi soir, ils étaient en contact avec leurs familles. Depuis 21h 30, ils n’ont plus donné signe de vie. Leurs proches sont fous d’inquiétude.

Le moukhtar de Bebnine, Zaher el-Kassar, ainsi que d’autres manifestants projettent de se rendre à l’ambassade de Grèce et d’Italie pour protester et demander aux diplomates d’intervenir auprès de leurs gouvernements respectifs afin qu’ils volent au secours du groupe.