
À l’occasion du quatrième anniversaire de l’explosion du réservoir de carburant à Tleil, dans le Akkar, les familles des victimes se sont rassemblées jeudi devant le Palais de justice de Beyrouth pour exiger un procès rapide et que les responsables soient traduits en justice.
Brandissant les photos de leurs proches disparus, les manifestants ont appelé à la justice, à une enquête complète et à la sanction des auteurs. L’avocate Zeina el-Masry, porte-parole des familles, a souligné que «l’obtention de la justice ne doit pas être liée à un calendrier précis. Même si nous avons attendu et que l’enquête dure depuis quatre ans, nous sommes ici aujourd’hui pour réaffirmer notre revendication légitime».
Elle a rappelé que la dernière audience devant le Conseil judiciaire remonte au 17 mai 2024, malgré la situation sécuritaire difficile du pays. «Quinze mois se sont écoulés depuis la reprise des séances de jugement, et pourtant, aucune nouvelle audience n’a été tenue. Les familles ont déposé plusieurs requêtes restées sans réponse, tandis que l’un des principaux accusés a déjà été jugé et relâché», a-t-elle indiqué.
Mme Masry a réitéré les demandes des familles pour la reprise des sessions du Conseil judiciaire, insistant sur la nécessité de préserver leurs droits moraux et humains. «Nous ne nous lasserons pas, nous ne nous tairons pas et nous ne reculerons pas tant que les coupables ne seront pas punis et que tous les droits ne seront pas rétablis. Aujourd’hui, nous ravivons notre douleur et notre colère, et nous affirmons que la justice n’est pas négociable», a-t-elle conclu.
L’explosion de Tleil, survenue le 15 août 2021, avait fait au moins 30 morts et plus de 100 blessés, lorsqu’un camion-citerne saisi par l’armée libanaise au plus fort de la crise du carburant s’était enflammé, alors que des habitants s’étaient rassemblés pour collecter de l’essence. Parmi les victimes figuraient des soldats, des réfugiés syriens et de jeunes hommes, souvent principaux soutiens de famille. Ce drame avait mis en lumière la détresse causée par l’effondrement économique du Liban et le délaissement chronique du Akkar, l’une des régions les plus pauvres du pays.
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