Contestant l’amendement de la résolution 2650 du Conseil de sécurité, le Hezbollah a considéré la Finul comme une force d’occupation au Liban-Sud.

Le 31 août dernier, le mandat de la Finul a été renouvelé pour un an par le Conseil de sécurité de l’ONU, comme chaque année, jusqu’à ce que le ministère des Affaires étrangères soit alerté sur un amendement de la mission de la force internationale, passé presque inaperçu. Et, le plus important, sans les protestations habituelles de la Chine et de la Russie.

La résolution 2650, sur le renouvellement de la mission de la Finul, autorise les Casques bleus à "opérer de manière indépendante dans leur zone de déploiement et à effectuer des patrouilles annoncées ou non annoncées, conformément aux termes de l’accord sur le statut et le mandat de la force internationale". Le texte précédent accordait cette même autorisation aux Casques bleus, mais en la conditionnant à une coordination préalable avec l’armée. Une coordination qui a été abolie dans la 2650, adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité lequel a "rappelé que les Casques bleus sont empêchés de plus en plus fréquemment d’accomplir leurs missions dans leur zone d’opérations et d’accéder aux sites qu’ils jugent suspects".

L’ambassadeur des États-Unis à l’ONU, Richard M. Mills Jr, qui avait soulevé ce problème dans une déclaration après le vote à New York, avait mis en relief "les difficultés d’accès de la Finul à la Ligne bleue à cause de la prolifération de conteneurs préfabriqués disséminés par une ONG, Vert sans frontières" dans la bande frontalière. Il a souligné que ces entraves "confirment l’appartenance de cette ONG au Hezbollah et exacerbent les tensions dans la région".

La formation pro-iranienne est d’ailleurs montée au créneau dès que l’amendement a été repéré, estimant à travers ses médias "qu’avec le changement de sa mission, la Finul est devenue une force d’occupation" du Liban-Sud. Une telle affirmation, venant de la part du Hezbollah, fait craindre des actes de représailles contre la force internationale.

Les autorités officielles étaient pour leur part embarrassées, surtout que le ministère des Affaires étrangères était censé suivre de très près les discussions à l’ONU. Le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti, a ainsi affirmé à l’Agence nationale d’informations que "la résolution a été adoptée à la demande des autorités libanaises". "Le Conseil de sécurité décide de ce qui doit être ajouté au texte sur base de discussions avec tous les États membres", a-t-il ajouté.

Quoi qu’il en soit, dans un communiqué publié mercredi, le ministère des Affaires étrangères, qui a démenti des informations de presse sur une demande libanaise de supprimer de la résolution 2650 la référence faite à la 1559 et la 1680 (sur les armes illégales et les milices), a déploré "un langage (dans la 2650) incompatible avec l’accord-cadre signé entre le Liban et l’ONU". Il a affirmé avoir fait part de ses réserves auprès du Conseil de sécurité, précisant avoir demandé à voir le commandement de la Finul pour "insister sur l’importance d’une coordination continue avec l’armée pour assurer la réussite de la force onusienne".

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