Alors que le système carcéral libanais est touché par une crise pluridimensionnelle, le ministère de l’Intérieur avance plusieurs initiatives qui nécessitent le soutien du système judiciaire, du Parlement et " des amis du Liban ".

Le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, a affirmé lundi que " le développement du système pénitentiaire, des lieux de détention et la construction de nouvelles prisons sont une priorité " tant au niveau politique que sécuritaire.

Le ministre a présidé un atelier de travail autour de la situation carcérale libanaise. Les prisons sont aussi frappées que le pays par toutes les crises qu’il traverse. Les fournisseurs d’alimentation des prisons ont menacé d’arrêter l’approvisionnement à la fin septembre si leurs demandes financières n’étaient pas sérieusement prises en considération. " Négliger ces problèmes peut entraîner une augmentation de la colère des détenus envers l’État et une baisse de confiance en lui et dans le système judiciaire libanais " a précisé l’ancien juge. Le mois dernier, trois prisonniers sont décédés à la prison de Roumieh. Les proches des détenus avaient dénoncé la négligence de l’État à assurer les besoins basiques des prisonniers, notamment les médicaments et la nourriture.

Dans son discours à l’issue de l’atelier, Bassam Maoulaoui a entamé son propos en adressant les défis auxquels font face les prisonniers. " Surpopulation, manque de moyens, forte baisse des services médicaux et hospitaliers " a précisé le ministre. Selon lui, les solutions sont claires : accélérer les procès et procédures judiciaires, voter le projet de loi pour réduire l’année carcérale, et créer trois nouvelles prisons. Il a prié son audience, notamment composée de diplomates et de représentants d’organisations internationales, d’assister l’application de ces solutions.

Il a en outre salué le travail exemplaire des officiers et éléments des Forces de sécurité intérieure qui, malgré " des conditions de travail difficiles et avec un sens patriotique exceptionnel, font face à la détérioration de leur situation économique et de la baisse du pouvoir d’achat de leurs salaires ". Il a espéré que cet atelier soit une occasion d’unifier les efforts entre l’État libanais, les pays amis et les ONGs, dans ce qui semble être un appel aux dons indirect pour soulager les FSI.