L’initiative du 16 Septembre pour la justice, a appelé à la mise en place d’une Commission d’enquête internationale par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme.

Au cours d’une conférence de presse, le rassemblement du 4 Août, qui représente les familles des victimes, les députés du " changement " (représentés par Marc Daou et Waddah Sadek), et le Bloc national, ont annoncé la création de l’initiative du 16 Septembre pour rassembler autour d’eux, le plus grand nombre de forces politiques et de députés, en soutien à cette commission internationale.

Cette initiative intervient alors que le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a approuvé la proposition d’Henri Khoury, ministre sortant de la Justice, proche du camp présidentiel, de nommer un juge suppléant à Tarek Bitar, premier juge d’instruction dans le dossier de la double explosion du port de Beyrouth.

Cette initiative n’est pas la première à demander l’internationalisation de l’enquête. Au lendemain de la double explosion, l’ancien député Farès Souhaid, le parti Kataëb, le parti des Forces libanaises et d’autres partis et groupes de la société civile, avaient appelé à une enquête internationale, directement refusé par le président de la République. Plus récemment, le 4 juillet 2022, l’ONG, Human Rights Watch, avait également appelé à l’ouverture d’une enquête internationale, tandis que la fondation suisse Accountability Now annonçait le 13 juillet qu’un groupe formé de neuf proches de victimes a engagé des poursuites, au Texas, aux États-Unis contre une compagnie américaine en lien avec le navire Rhodus qui avait transporté les tonnes de nitrate d’ammonium au port de Beyrouth.

Juge suppléant

Au cours de la conférence, Marc Daou, député du " changement " a rappelé que " la nomination d’un juge suppléant n’est pas acceptable " espérant que des juges honorables refuserons de cautionner la démarche du ministre et du CSM.

Dans l’après-midi, une autre conférence de presse sur le même sujet a été donnée par des représentants de l’association des victimes du 4 Août. Cécile Roukoz, avocate et proche d’une victime, affirme que " la nomination d’un suppléant au juge Bitar est illégale, quels que soient les motifs avancés ".

Elle a précisé que " cette suggestion de la part du ministre au CSM ne respecte pas le principe de la séparation des pouvoirs ". Et d’ajouter : " Il n’est dans les compétences du ministre de la Justice d’exiger une telle nomination. Il s’agit donc d’une ingérence de l’Exécutif sur une instance judiciaire, ce qui est innaceptable. Si jamais un juge est nommé, ce juge sera politisé et ne saura mener à bien cette enquête. "