Depuis plusieurs années, le Hezbollah s’est profondément intégré dans l’économie camerounaise, notamment pour blanchir une partie de son argent, comme le souligne le site d’informations Aurore Plus dans un article récent. Entretien avec Michel Michaut Moussala, journaliste et directeur de la rédaction du média.
Depuis quand des Libanais sont-ils présents sur le territoire camerounais? Y-a-t-il eu des épisodes d’arrivées massives?
Les premiers Libano-Syriens sont arrivés au Cameroun en 1905. Il s’agissait des familles chrétiennes Nassif et Boueri. Les nouveaux arrivants se sont installés dans la ville de Ngaoundéré, l’actuel chef-lieu de la région de l’Adamaoua.
En 1960, on comptait 150 Libano-Syriens sur le territoire camerounais nouvellement indépendant. Ils exerçaient majoritairement dans le secteur du textile. Le gros des ressortissants libanais est arrivé au Cameroun pendant la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011.
Combien de Libanais vivent au Cameroun? Quelle est la part de chiites affiliés au Hezbollah?
Environ 6.000 Libanais vivent actuellement en terre camerounaise dont une bonne partie (environ 80%), selon des sources internes à ladite communauté, ont des affinités avec le Hezbollah.
Comment expliquez-vous qu’ils se soient tant intégrés dans l’économie et la politique camerounaises? Beaucoup ont obtenu la nationalité, comment est-ce possible?
Le pouvoir camerounais encourage les investisseurs étrangers à s’installer sur son sol, et leur offre d’innombrables facilités et exonérations. Les ressortissants libanais souhaitant obtenir la nationalité camerounaise s’appuient d’abord sur leurs compatriotes vivant dans le pays. Ils les accompagnent dans les procédures, conformément à la loi n°1968-LF-3 du 11 juin 1968 portant sur la nationalité camerounaise.
Le Hezbollah loue des terres en passant par des «hommes liges». Comment? Ces derniers sont-ils soumis à des pressions? Sont-ils payés?
Par «hommes liges», il faut comprendre des dignitaires du régime de Yaoundé. Certains ont officiellement pris des participations dans des entreprises pilotées par des Libanais. Il peut aussi simplement s’agir de ressortissants libanais ayant acquis la nationalité camerounaise.
Comment le Hezbollah obtient-il des autorisations pour importer des produits chinois sur le marché camerounais?
À travers des points focaux situés dans leur pays d’origine, les hommes d’affaires liés au Hezbollah commandent d’importantes quantités d’articles de Chine, avec pour destination finale le marché camerounais. Ce commerce triangulaire a pour avantage de brouiller les pistes, car sa finalité consiste à blanchir de l’argent dont la majeure partie est destinée à financer le parti de Dieu.
Quel est le «chiffre d’affaires» annuel du Hezbollah? Où part l’argent? Existe-t-il des partenariats affichés et publics entre le Hezbollah et des entreprises camerounaises, voire avec l’État?
Nous ne pouvons affirmer que le Hezbollah, en tant qu’entité, «exerce» au Cameroun. Nous soutenons que ce mouvement est financé par des ressortissants libanais installés en terre camerounaise.
Depuis quand des Libanais sont-ils présents sur le territoire camerounais? Y-a-t-il eu des épisodes d’arrivées massives?
Les premiers Libano-Syriens sont arrivés au Cameroun en 1905. Il s’agissait des familles chrétiennes Nassif et Boueri. Les nouveaux arrivants se sont installés dans la ville de Ngaoundéré, l’actuel chef-lieu de la région de l’Adamaoua.
En 1960, on comptait 150 Libano-Syriens sur le territoire camerounais nouvellement indépendant. Ils exerçaient majoritairement dans le secteur du textile. Le gros des ressortissants libanais est arrivé au Cameroun pendant la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011.
Combien de Libanais vivent au Cameroun? Quelle est la part de chiites affiliés au Hezbollah?
Environ 6.000 Libanais vivent actuellement en terre camerounaise dont une bonne partie (environ 80%), selon des sources internes à ladite communauté, ont des affinités avec le Hezbollah.
Comment expliquez-vous qu’ils se soient tant intégrés dans l’économie et la politique camerounaises? Beaucoup ont obtenu la nationalité, comment est-ce possible?
Le pouvoir camerounais encourage les investisseurs étrangers à s’installer sur son sol, et leur offre d’innombrables facilités et exonérations. Les ressortissants libanais souhaitant obtenir la nationalité camerounaise s’appuient d’abord sur leurs compatriotes vivant dans le pays. Ils les accompagnent dans les procédures, conformément à la loi n°1968-LF-3 du 11 juin 1968 portant sur la nationalité camerounaise.
Le Hezbollah loue des terres en passant par des «hommes liges». Comment? Ces derniers sont-ils soumis à des pressions? Sont-ils payés?
Par «hommes liges», il faut comprendre des dignitaires du régime de Yaoundé. Certains ont officiellement pris des participations dans des entreprises pilotées par des Libanais. Il peut aussi simplement s’agir de ressortissants libanais ayant acquis la nationalité camerounaise.
Comment le Hezbollah obtient-il des autorisations pour importer des produits chinois sur le marché camerounais?
À travers des points focaux situés dans leur pays d’origine, les hommes d’affaires liés au Hezbollah commandent d’importantes quantités d’articles de Chine, avec pour destination finale le marché camerounais. Ce commerce triangulaire a pour avantage de brouiller les pistes, car sa finalité consiste à blanchir de l’argent dont la majeure partie est destinée à financer le parti de Dieu.
Quel est le «chiffre d’affaires» annuel du Hezbollah? Où part l’argent? Existe-t-il des partenariats affichés et publics entre le Hezbollah et des entreprises camerounaises, voire avec l’État?
Nous ne pouvons affirmer que le Hezbollah, en tant qu’entité, «exerce» au Cameroun. Nous soutenons que ce mouvement est financé par des ressortissants libanais installés en terre camerounaise.
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