" Tant que nous n’avons pas le feu vert de la part des responsables libanais, nous nous abstiendrons d’entreprendre une quelconque démarche ", a déclaré à Ici Beyrouth le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Houssam Zaki, en visite officielle au Liban. 

De sa visite officielle au Liban entamée jeudi, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Houssam Zaki, a pu retenir les profondes dissensions politiques au sujet de l’élection présidentielle. Dans un entretien accordé à Ici Beyrouth, M. Zaki confie que le chemin semble à ses yeux encore long pour que les différents blocs parlementaires parviennent à un commun accord. " Nous sommes toujours au stade primaire " des concertations, a-t-il déclaré, en précisant que " rien de palpable ne pointe à l’horizon " pour ce qui est de l’élection d’un nouveau chef de l’État dans les délais.

La visite du secrétaire général au pays du Cèdre ne sera pas la dernière, comme il le dit. Il entend en effet " poursuivre la mission de la Ligue arabe, qui est celle d’accompagner le Liban dans cette étape complexe ".

Cela ne veut cependant pas dire que la Ligue prendra l’initiative de procéder à une quelconque médiation pour un déblocage. M. Zaki s’explique : " Tant que nous n’avons pas le feu vert de la part des responsables libanais, nous nous abstiendrons d’entreprendre une quelconque démarche ". Et d’ajouter: " si notre aide est sollicitée, nous serons fin prêts à accorder au Liban tout le soutien dont il a besoin pour une éventuelle sortie de crise ". À la question de savoir si le dénouement à l’interne dépendait d’une interférence de puissances étrangères, l’ambassadeur Houssam Zaki répond en considérant que de " tels prétextes ne sont qu’un moyen pour fuir les responsabilités ". " C’est sur les épaules de chaque politicien que repose la charge de trouver une issue à ce problème ", affirme-t-il.

Le représentant de la Ligue arabe, qui ne se montre pas très optimiste quant à une élection présidentielle avant la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre, affirme que la tenue de la présidentielle dans les délais parait " très difficile ", tout en estimant qu’elle n’est " pas impossible ". " Si jamais le Liban s’enfonce dans ce tunnel qu’est le vide présidentiel, vous pouvez être sûrs que l’état des choses, tel que je le vois, ne sera pas un des meilleurs pour les Libanais ", a-t-il averti.

M. Zaki s’était entretenu vendredi avec le président de la République, Michel Aoun, le Premier ministre désigné, Najib Mikati, et le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib. Il s’était également réuni avec les représentants des principaux blocs parlementaires (le Courant patriotique libre, les Forces libanaises, les Kataëb, le Parti socialiste progressiste, le mouvement Amal ainsi que les députés de la contestation). Tant d’entretiens à la suite desquels l’ambassadeur a pressenti une grande difficulté à parvenir aux résultats attendus.