Pour le patriarche maronite, Béchara Raï, "aucune partie libanaise ne peut refuser à une autre partie son droit de choisir le président de la République". Mgr Raï se trouve actuellement au Caire où il prend part lundi et mardi à la Conférence pour la tolérance, la paix et le développement dans le monde arabe, à l’invitation de la Ligue arabe.

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a estimé lundi que le choix du président de la République relève d’une "décision collective". "Aucune partie libanaise ne peut refuser à une autre partie son droit de choisir le président de la République, a-t-il déclaré. Le chef de l’État maronite, conformément au pacte national renouvelé par l’accord de Taëf, est le président de tous les Libanais. Par conséquent, il faut le choisir selon les règles démocratiques et les constantes nationales."

"La coopération entre les différentes parties est nécessaire, mais non pas au prix de la souveraineté. Il s’agit d’une responsabilité positive partagée, qui ne devrait toutefois pas atteindre le stade du veto, ni du blocage", a poursuivi Mgr Raï lors de son homélie. Le patriarche, qui se trouve depuis dimanche soir en Égypte où il prend part lundi et mardi à la Conférence pour la tolérance, la paix et le développement dans le monde arabe, à l’invitation de la Ligue arabe, a présidé une messe en l’église Saint-Joseph des maronites au Caire.

Mgr Raï a en outre félicité le chef de l’État Michel Aoun "pour sa persévérance concernant le dossier de la délimitation de la frontière maritime entre le Liban et Israël et pour son souci de la décision unifiée, en concertation avec le chef du Parlement, Nabih Berry, et le Premier ministre désigné, Najib Mikati". "Nous souhaitons que la délimitation de la frontière soit mise en application et que la décision unifiée aboutisse à l’élection d’un chef de l’État avant la fin du mandat le 31 octobre", a-t-il  ajouté.

Se penchant sur le dossier des réfugiés syriens, Mgr Raï a fait remarquer que "leur nombre, qui est supérieur à 1,5 million, constitue désormais un fardeau économique que le Liban ne peut plus supporter". "Il constitue également un danger sécuritaire pour la société libanaise, a-t-il constaté. Il laisse également présager un déséquilibre démographique qui aura de graves conséquences sur le système politique au Liban, sans parler du changement de l’identité culturelle du Liban."

"Nous avons été choqués par le refus exprimé par certaines organisations onusiennes concernant la décision du Liban de rapatrier les réfugiés dans leur pays", a déploré Mgr Raï, appelant l’État libanais à "assurer le retour de ces déplacés dans des régions sûres en Syrie" et les Nations unies d’accorder leurs aides financières aux déplacés une fois en Syrie et non au Liban.

"Nous réclamons cela non pas par haine, mais par amour pour les déplacés, pour qu’ils vivent dans la dignité dans leur pays où ils poursuivront l’écriture de leur histoire et préserveront leur culture et leur civilisation, a insisté Mgr Raï. Ce sont les éléments qui constituent l’identité de tout pays. Parce que le pays n’est pas uniquement une terre et une géographie, mais aussi une culture, une civilisation et une appartenance."

Dans son allocution pour la séance d’ouverture de la Conférence pour la tolérance, la paix et le développement lundi matin, il a évoqué le dialogue interreligieux, les moyens de contrer la violence et de contenir les conflits sous toutes leurs formes.