Le Conseil national de la recherche scientifique (CNRS-L) libanais a conclu lundi l’étude annuelle des quantités de poissons dans les eaux libanaises. Celle-ci a été effectuée, sur une durée de deux ans, par une équipe du Centre des sciences marines relevant du CNRS-L à bord du bateau turc Akdeniz, affrété à cet effet par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Les résultats de l’étude, qui a englobé les eaux territoriales du nord jusqu’à Ras Naqoura, devront être annoncés dans deux mois.

Cette étude constitue une base qui permettra au ministère de l’Agriculture d’élaborer des politiques publiques, comme l’a expliqué lundi la secrétaire générale du CNRS-L, Tamara Elzein, lors d’une tournée à bord du navire.

Les chercheurs ont réussi à prélever des poissons à 40 kilomètres au large de la côte libanaise et à une profondeur de 500 mètres, sachant que les pêcheurs ont des difficultés à atteindre ces endroits.

Pour effectuer l’étude, l’équipe scientifique a eu recours à la méthode de la "cliffe du fond marin" qui permet de retirer tous les organismes dans un endroit donné. Soixante points de prélèvement ont été pris en compte. Les chercheurs ont, par la suite, procédé au classement des poissons selon leur type. La taille et le poids des poissons ont été mesurés et leur cycle d’élevage a été surveillé.

Cette étude permettra au ministère de l’Agriculture de mettre en place des recommandations à l’intention des pêcheurs, souligne Samir Majdalani, expert en pêche à l’Autorité générale de la pêche méditerranéenne (GFCM).

Le panier du pêcheur

Ce travail a permis aux chercheurs d’identifier les principaux poissons propres à la consommation trouvés dans les paniers des pêcheurs: Sardinella aurita (sardines), Pagellus acarne (jarbidi, en arabe) et Diplodus sarghos (sarghous, en arabe). Ces espèces de poissons ont une valeur économique et sociale importante. Or, selon l’étude, on trouve aussi dans les filets des pêcheurs plusieurs autres types de poissons qui ne peuvent pas être consommés et qui n’ont, par conséquent, aucune valeur économique. Au nombre de ces espèces, principalement le poisson-globe, que l’on trouve à 20 ou 50 mètres de profondeur.

Les chercheurs soulignent par ailleurs que, du fait de la hausse de la température des eaux en raison du changement climatique, de nouvelles espèces de poissons entrent dans les eaux territoriales libanaises. Tel est le cas du poisson-globe, originaire de la mer Rouge, qui a envahi la Méditerranée à la suite de l’ouverture du canal de Suez. C’est un poisson nuisible, qui n’a aucune valeur nutritionnelle et économique, et qui affecte la biodiversité marine au Liban.

Gabi Khalaf, chercheur au CNRS-L, a expliqué à Ici Beyrouth qu’il y a cinq ans, le Centre des sciences marines a repris les études sur les poissons. Avant cette date, le ministère de l’Agriculture et certains pêcheurs s’étaient penchés sur le sujet, sans aucun partenariat scientifique, a-t-il déclaré. "Mais désormais, nous avons nos experts, depuis que nous avons pu assurer à nos étudiants une formation à l’étranger à l’ichtyologie, c’est-à-dire la science des poissons", a-t-il conclu.

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