À quelques minutes de l’ouverture de la troisième séance parlementaire, à 11h, le schéma paraissait identique aux deux précédentes. Les blocs parlementaires campent sur leurs positions. L’opposition soutient la candidature du député Michel Moawad à la tête de l’État, ce que le Hezbollah et le Courant patriotique libre rejettent. Par la voix du député Hassan Fadlallah, le Hezbollah a fait savoir qu’il " ne votera pas pour un candidat des Forces libanaises ", appelant à un compromis " identique à celui qui avait permis en 2016 d’élire le général Michel Aoun à la tête de l’État ". Il a assuré que les membres de sa formation continueront de venir Place de l’Etoile, " sans forcément entrer dans l’hémicycle ou pour déposer dans l’urne des bulletins blancs ".

Les députés aounistes ont de leur côté appelé à un dialogue en vue d’une entente sur un candidat, tout comme leurs collègues issus de la contestation, qui ont annoncé, par la voie de M. Abdel Rahman Bizri qu’ils vont déposer dans l’urne des bulletins avec l’inscription suivante : " un Liban nouveau ".

" Nous avançons à grands pas vers un vide ", a commenté le député Waël Abou Faour, estimant que " ce vide était d’ailleurs prévu ". Il faisait ainsi allusion au Hezbollah. Les propos de M. Abou Faour se recoupaient avec celles de Hassan Fadlallah, qui en donnant l’exemple du compromis autour de la candidature de Michel Aoun, pour un déblocage, a clairement montré que le Hezbollah veut une personnalité qui, à l’instar de son allié maronite, cautionne sa politique et ne perturbe pas ses projets au Liban. En d’autres termes, une personnalité qui prolongera la crise et enfoncera le Liban davantage dans des problèmes inextricables.