Les élections estudiantines se sont déroulées samedi à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) suivant un mode de scrutin proportionnel.

Si l’on additionne le nombre de facultés (24 au total) dans lesquelles le mouvement Taleb (club laïc) et les divers mouvements indépendants ont remporté les élections estudiantines samedi à l’Université Saint-Joseph, on obtient le chiffre 13, ce qui place ces deux groupes devant les Forces libanaises au niveau de l’ensemble de l’université. Ce chiffre montre l’influence grandissante des indépendants au sein de l’USJ au détriment des partis traditionnels, et plus précisément de ceux du 8 mars qui n’ont remporté qu’une seule faculté. Il n’en demeure pas moins que les FL ont décroché une bonne victoire.

Dans la bataille électorale qui a enflammé les 24 facultés, le décompte des victoires est le suivant: 9 pour les FL, 8 pour le mouvement Taleb (qui dépend du club laïc de l’USJ), 5 pour d’autres groupes indépendants, 1 pour les Kataëb et 1 pour le 8 mars (liste commune du Hezbollah, du mouvement Amal et du CPL).

Les Forces libanaises maintiennent ainsi plus ou moins leur poids sur les différents campus, dont celui de Zahlé, et remportent notamment la majorité des sièges à la faculté de médecine. Le scrutin a toutefois été très dur pour elles à la faculté de droit, située rue Huvelin. Si les FL s’étaient assuré la présidence de l’amicale l’année dernière, elles l’ont perdue cette année, n’obtenant que 4 des 11 sièges de l’amicale face aux 7 sièges du mouvement Taleb. Sur le célèbre campus des sciences sociales de la rue Huvelin, elles estiment avoir néanmoins compensé cette défaite à la faculté de droit en décrochant la majorité des conseils estudiantins de l’Institut de gestion des entreprises et de la Faculté de gestion et management.

Elissa Bou Nader, membre du mouvement Taleb et nouvelle présidente de l’amicale de la faculté de droit, affirme à Ici Beyrouth: "C’est une victoire très importante qui n’aurait pas eu lieu si nous n’avions pas réussi à convaincre les étudiants grâce à notre programme et notre expérience précédente au sein de l’amicale. Cela montre que les étudiants sont matures politiquement et privilégient le contenu aux slogans", ajoute-t-elle.

Selon un communiqué de l’université, samedi soir, le taux de participation au sein de cette faculté a atteint les 72,13%.

De son côté, Anthony Khouri, ancien président de l’amicale de la faculté de droit affilié aux FL, explique l’importance de cette faculté: "En plus d’avoir compté au nombre de ses licenciés le président martyr Bachir Gemayel, elle est un bastion des libertés et un symbole de résistance. Elle a, en effet, été au premier plan de la révolution du 14 mars qui a mené au départ des troupes syriennes du Liban". Au sujet de la victoire du mouvement Taleb, M. Khouri commente: "C’est un mouvement de gauche qui semble populaire chez les jeunes, mais qui n’arrive pas à toucher du doigt le cœur du problème: celui de l’illégalité des armes du Hezbollah".

Au niveau de la situation sur le terrain, il est à souligner que, contrairement à certaines années où la rue Huvelin a été le théâtre de violences et d’échauffourées, le scrutin s’est déroulé dans le calme. Et pour cause: le vote a eu lieu en ligne.

À l’échelle du pays, le panorama électoral estudiantin a quasiment terminé de se dessiner. Les Forces libanaises ont acquis une victoire écrasante à la Sagesse et à la NDU (des universités qui leur sont historiquement fidèles), ainsi que sur le campus de Byblos de la LAU. Le campus beyrouthin de la LAU a été remporté par les forces du 8 mars (8 sièges pour le Hezbollah/Amal, 4 pour les indépendants et 3 pour les FL). Quant à l’AUB, dont les élections se sont déroulées vendredi, elle est indiscutablement conquise par les indépendants, le mouvement Change Starts Here ayant raflé 11 sièges sur 20, et le club laïc en ayant obtenu 5. Et ce, malgré une légère percée des partis du 8 mars qui se sont répartis les 4 sièges restants (3 pour le Hezbollah/Amal, 1 pour le CPL), alors qu’ils n’en avaient obtenu que 2 l’année dernière. Les partis traditionnels du 14 mars ne se sont par ailleurs pas présentés à l’Université américaine cette année.

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