Le Liban devrait recevoir quelque 600.000 doses de vaccins contre le choléra d’ici deux semaines, a annoncé mercredi le ministre sortant de la Santé Firas Abiad, soulignant la formation à cet effet d’un comité de vaccination contre le choléra. Présidé par le ministre lui-même, celui-ci sera chargé de mettre au point une stratégie nationale pour la distribution de ces vaccins, dans un délai maximal d’un mois, à travers les régions les plus touchées par l’épidémie. Les vaccins ont été assurés par l’Organisation mondiale de la santé.

Dans une conférence de presse tenue au siège du ministère, M. Abiad a signalé que deux autres comités seront formés, l’un pour assurer le suivi avec les hôpitaux gouvernementaux et de campagne et un autre chargé des tests de laboratoires relatifs au choléra "pour éviter les problèmes rencontrés lors de la lutte contre le Covid-19".

Dans ce cadre, le ministre a précisé que six hôpitaux gouvernementaux accueillent actuellement les personnes souffrant de choléra. Il s’agit des hôpitaux gouvernementaux du Akkar, de Minié, de Tripoli et de Hermel, l’hôpital universitaire Rafic Hariri et l’hôpital gouvernemental de Baabda, en plus de l’hôpital de campagne de Bebnine. Il a souligné que d’autres hôpitaux commenceront prochainement à accueillir les patients, comme l’hôpital de Sir Denniyé et ceux de Ersal et Bar Élias.

Firas Abiad a par ailleurs appelé le gouvernement à accorder des aides sociales aux employés dans les hôpitaux gouvernementaux, à l’instar de l’aide accordée aux autres fonctionnaires. "À ce jour, le ministère des Finances n’a pas débloqué l’argent destiné à ces aides", a-t-il déploré, insistant sur la nécessité de leur accorder leurs droits, d’autant qu’ils sont présents tous les jours à leur emploi, contrairement aux autres fonctionnaires qui ne viennent qu’un jour par semaine.

Et le ministre de conclure en exposant les mécanismes de coordination avec les ministères concernés, notamment ceux de l’Intérieur, de l’Agriculture et de l’Information, ainsi que la Croix-Rouge libanaise.

La meilleure des solutions

Le vaccin contre le choléra n’a pas prouvé une grande efficacité dans la lutte contre l’épidémie. "La solution reste le traitement des eaux usées et l’assainissement de l’eau", explique pour sa part à Ici Beyrouth Walid Ammar, président de la commission ministérielle des maladies infectieuses. Vu l’état vétuste des canalisations et des réseaux d’égouts, "le vaccin constitue la meilleure solution". " Nous comptons aussi sur la prise de conscience de la population qui doit éviter de manger des légumes et des fruits s’ils ne sont pas bien lavés et désinfectés, poursuit le Dr Ammar. De leur côté, les établissements scolaires ont été invités à assurer de l’eau salubre aux élèves, ainsi que du savon et de l’eau dans les toilettes. Il faut initier les enfants aux bonnes mesures d’hygiène."