Le Premier ministre sortant Nagib Mikati ne convoquera le Conseil des ministres que dans les cas d’extrême urgence, relatifs notamment à la sécurité nationale. Il a pris cette décision, selon une source ministérielle citée par le quotidien panarabe Achark-Alawsat, en raison de l’insistance du président Michel Aoun et du chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil à opter pour l’escalade face au président du Parlement Nabih Berry et M. Mikati.

Le chef du gouvernement sortant aurait communiqué ce message aux ministres Walid Fayad et Walid Nassar, venus l’informer de leur décision de boycotter les séances du Cabinet, aux côtés d’autres ministres proches de M. Bassil.

Le locataire du Sérail a précisé, selon la source précitée, qu’il n’avait aucune intention de défier une quelconque partie, et que tout ce qui lui importe, c’est de gérer les affaires des citoyens. " Nous avons assez de problèmes et n’avons pas besoin de nouveaux soucis, sachant que l’élection d’un président de la République rétablira le bon fonctionnement des institutions constitutionnelles, et normalisera la situation dans le pays ", aurait dit M. Mikati aux deux ministres, selon la source précitée.

Commentant les rumeurs prédisant que les deux ministres considérés proches du Hezbollah, Moustapha Bayram et Ali Hamiyé, pourraient boycotter une éventuelle séance du Conseil des ministres en signe de solidarité avec les ministres proches de MM. Aoun et Bassil, la même source précise que M. Mikati n’a pas été informé d’une telle position. Le Premier ministre a d’ailleurs récemment rencontré le conseiller politique du secrétaire général de ce parti, Hussein Khalil, précise la source, qui estime que le Hezbollah ne compte pas participer à l’escalade aouniste.

La source reconnait que le Hezbollah tente de renflouer le gouvernement sortant, ajoutant que la rencontre entre le secrétaire général du part, Hassan Nasrallah, et Gebran Bassil mercredi dernier, qui a porté sur le dossier du gouvernement et celui de l’élection présidentielle, n’a pas permis de débloquer ces deux dossiers.

En fait, le parti chiite souhaite renflouer le gouvernement afin d’éviter le chaos constitutionnel et social que Gebran Bassil cherche à instaurer, croit savoir la source.