Dans un communiqué publié tôt jeudi matin, à quelques heures de la neuvième séance électorale de la Chambre pour élire un président de la République, le Hezbollah a répondu aux allégations de son allié, Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre (CPL). Dans son discours de mardi, Gebran Bassil s’en était pris violemment au Hezbollah.

Dans son communiqué, la formation pro-iranienne a ouvertement critiqué le CPL et leurs insinuations de " trahison du Hezbollah ", considérant " qu’il est imprudent et inapproprié entre alliés ", que " Gebran Bassil a commis une erreur en accusant ses alliés ", tout en appelant à un  " dialogue et un débat interne pour sortir le Liban de ses crises ".

Le " parti de Dieu " a également affirmé " ne pas s’être engagé à ne pas participer à un Conseil des ministres du gouvernement sortant ", accusation du CPL qui se considère trahi par son seul allié dans sa cabale contre le Premier ministre sortant. Le Hezbollah a par ailleurs considéré que les " interprétations politiques de la participation de ses ministres au Conseil des ministres de lundi, comme si c’était un message au sujet de l’élection présidentielle ou une tentative de faire pression sur une force politique sont infondées ".

À 11h jeudi, les députés sont une nouvelle fois appelés à élire un président de la République. Une séance qui ne sera pas très différente que les autres au niveau du résultat final puisqu’il est invraisemblable qu’un chef de l’État soit élu aujourd’hui. Mais le vote peut être utilisé comme un message politique, notamment entre alliés. Le timing de la publication du communiqué du Hezbollah n’est pas anodin. Selon plusieurs sources, le CPL pourrait diviser les voix de son bloc de sorte à affaiblir la position du " vote blanc ", stratégie menée par le Hezbollah. Les députés aounistes pourraient voter, en partie, pour le candidat souverainiste Michel Moawad, ou pourrait voter pour le député de leur camp Ibrahim Kanaan, ce qui s’inscrirait dans le prolongement des manœuvres de Gebran Bassil pour titiller son allié chiite. Les députés du CPL ne contribuent plus, comme ils le faisaient auparavant, au défaut de quorum. Gebran Bassil avait déclaré mardi  " chercher, de plus en plus rapidement, à sortir de la stratégie du vote blanc ". Commencera-t-il aujourd’hui ?

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