Selon des sources au sein des Forces libanaises, les appels au dialogue visaient à isoler les FL sur le double plan chrétien et national.

Sur le plan chrétien, c’est le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, qui s’est chargé de cette tâche et a tenté d’impliquer le patriarche maronite, Béchara el-Raï, dans la foulée, en arguant du fait que les chrétiens doivent jouer un rôle dans le choix du futur président de la République.

Ce à quoi les Forces libanaises ont rétorqué en rappelant que l’élection présidentielle n’est pas une élection strictement chrétienne, mais plutôt une démarche nationale.

De plus, les FL estiment que cet appel au dialogue est inutile dans la mesure où il ne déterminera pas l’orientation politique du président à venir. Les FL relèvent par ailleurs que dialoguer avec l’axe obstructionniste, qui se trouve aux antipodes des positions politiques des FL, n’aboutira pas puisque cet axe refusera un président qui ne correspond pas à son cahier des charges.

Partant, quel intérêt y a-t-il à dialoguer dans ce contexte ?

Toujours est-il, selon les sources précitées, que la tentative d’isolement sur le plan national s’est traduite par l’appel au dialogue, au Parlement même, autour de la présidentielle. L’objectif était également de dialoguer pour dialoguer, sans résultat tangible à la clé. Alors que le dialogue qui aboutirait à l’élection d’un président pour la République serait celui qui s’inscrit dans le cadre du processus de l’élection présidentielle, tel que fixé par la Constitution. En d’autres termes, un dialogue et une concertation qui se déroulent au cours des séances successives pour élire un président de la République.

Et ces sources d’insister sur le fait qu’aucun échange n’a eu lieu avec le président Nabih Berry s’agissant du changement de position des Forces Libanaises. Bien au contraire : les FL ont explicitement informé le président de la Chambre de leur position. Suite à quoi, M. Berry a convoqué une séance électorale et non une séance de dialogue.

Les Forces libanaises ne s’écarteront pas de leur position concernant le dialogue aux niveaux chrétien et national, de l’avis des mêmes sources. La sortie de l’impasse chrétienne et nationale ne passera que par l’élection d’un président de la République et la formation d’un gouvernement efficace qui œuvre de concert avec un président souverain et réformiste afin que le Liban reprenne toute sa place sur la scène internationale et régionale.

En résumé, l’issue requiert la présence d’un exécutif qui agirait pour étendre la souveraineté de l’État sur tout le territoire libanais et qui mettrait en œuvre les réformes requises.