Au cours de ses entretiens avec les responsables libanais, le ministre des Affaires étrangères de la République islamique d’Iran, Hossein Amir Abdollahian, n’a pas dérogé aux généralités, notamment en ce qui concerne la question de l’élection présidentielle.

Téhéran n’a pas besoin de son ministre des Affaires étrangères ou de son ambassadeur à Beyrouth pour intervenir au Liban. En effet, la République islamique dispose d’un atout majeur sur la scène libanaise, à savoir le pouvoir politique et militaire le plus fort du pays, incarné par des Libanais qui placent en tête de leur priorité les objectifs de Téhéran, servent ses intérêts et traduisent dans les faits les desiderata du guide suprême de la République islamique iranienne en perpétuant son influence au Liban.

Compte tenu de cette réalité, la position du Hezbollah lors de la présidentielle et d’autres échéances ne fait que servir les intérêts de son bailleur de fonds, fournisseur d’armes et celui qui lui assure sa survie. De ce fait, les instructions proviennent directement du commanditaire iranien à la direction du parti sans passer par un quelconque intermédiaire, et encore moins par le ministre iranien des Affaires étrangères ou toute autre personne.

Dans ce contexte, des observateurs bien avertis soulignent que Téhéran ne veut en aucun cas voir le Hezbollah être affaibli sur le plan politique ; c’est la raison pour laquelle la République islamique et le Hezbollah insistent sur la nécessité d’élire un président qui ne poignarde pas la " résistance " dans le dos. Selon eux, le parti pro-iranien doit maintenir son emprise sur la scène libanaise, qui sert au régime des mollahs de tremplin pour les pays arabes et la région, au service du projet iranien, afin que l’interdépendance entre Téhéran, Bagdad, Damas et Beyrouth demeure.

Tout ce qui précède confirme, s’il en était encore besoin, que l’influence et l’ingérence iraniennes resteront omniprésentes et se maintiendront tant que le Hezbollah sera présent dans le paysage libanais et tant qu’il restera fidèle à la République islamique d’Iran. Les responsables iraniens peuvent nier toute ingérence tant qu’ils veulent, mais les faits sont là et leurs déclarations ne sont que de la poudre aux yeux.