Le Rassemblement de Saydet el-Jabal a critiqué la récente visite du ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian au Liban, ainsi que l’arrestation de l’activiste William Noun, "qui prouvent encore une fois la nécessité d’une levée de l’occupation iranienne du pays". Au terme de sa réunion hebdomadaire lundi, le Rassemblement a estimé que le ministre iranien " ferait mieux de satisfaire les doléances de son peuple qui aspire à la liberté plutôt que de proposer des initiatives au Libanais ".

Il a relevé "la concomitance de l’arrivée d’une délégation judiciaire européenne chargée d’enquêter sur des affaires de détournement de fonds, de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale et l’annonce d’une réunion du Conseil supérieur de la magistrature dans le but de nommer un juge suppléant à Tarek Bitar" chargé de l’enquête sur l’explosion du 4 août au port de Beyrouth.

Le Rassemblement a dans ce cadre dénoncé "les méthodes policières sans précédent des forces de l’ordre contre des familles de victimes", qui protestaient contre une éventuelle nomination d’un juge suppléant à Tarek Bitar. Il a notamment stigmatisé l’interpellation arbitraire de l’activiste William Noun (vendredi dernier) accusé d’avoir lancé des pierres contre des vitres du Palais de Justice et menacé d’attaquer le bâtiment.

Le groupe politique indépendant a par ailleurs accusé le Hezbollah de bloquer l’enquête dans l’affaire du port, "dans le but d’empêcher la divulgation d’information relatives à des crimes commis contre le peuple libanais". Selon lui, la classe dirigeante "craint que l’enquête européenne ne l’atteint dans ce dossier, avec l’arrivée prévue d’un juge français pour s’enquérir du déroulement de l’enquête en raison de la présence de Français parmi les victimes du crime du 4 août". Et d’ajouter: "Le but ultime de cette répression est de préserver, dans la forme, la mainmise du Hezbollah sur le Liban et dans le fond, celle de l’Iran".

C’est dans ce cadre que le Rassemblement a réitéré son appel à une "levée de l’occupation iranienne, principale cause de la crise, faute de quoi aucune solution politique, économique ou sécuritaire n’est envisageable". Il a fait valoir que ce défi exige "l’unité des Libanais, sans laquelle l’armée syrienne n’aurait pas quitté le Liban en avril 2005".