Parmi les chiffres communiqués par la commission parlementaire des Affaires étrangères aux ambassadeurs figure celui de plus de 1.000 institutions appartenant à des réfugiés syriens, non enregistrées officiellement et faisant concurrence aux institutions libanaises, qui se retrouvent obligées de fermer leurs portes.

La commission parlementaire des Affaires étrangères a tenu mercredi une réunion Place de l’Étoile, en présence de 19 ambassadeurs de pays européens concernés par le dossier des réfugiés syriens.

À l’issue de la réunion, à laquelle ont également participé des députés qui ne sont pas membres de la commission, son président Fadi Alamé a expliqué que l’objectif de la rencontre est de partager avec ces diplomates les informations recueillies lors de réunions, durant six mois, avec la commission ministérielle en charge de ce dossier ainsi qu’avec les institutions militaires et sécuritaires concernées.

" Nous avons exposé aux ambassadeurs l’impact de la présence de ces réfugiés sur la situation sociale, économique, sanitaire et sécuritaire, ainsi que des faits effrayants qui se produisent dans les camps de réfugiés ", a précisé M. Alamé, ajoutant : " Nous avons exprimé notre souhait de discuter des mécanismes qui accélèreront leur retour dans leur pays ".

" Nous allons bientôt tenir une nouvelle réunion avec les organisations internationales concernées par ce dossier, avant de soumettre des recommandations au président de la Chambre et au Premier ministre sortant ", a-t-il noté.

Photo: Ali Fawaz

Concurrence et augmentation des crimes

Parmi les chiffres communiqués par la commission aux ambassadeurs figure celui de plus de 1.000 institutions appartenant à des réfugiés syriens, non enregistrées officiellement et faisant concurrence aux institutions libanaises, qui se retrouvent obligées de fermer leurs portes, comme l’a indiqué M. Alamé à Ici Beyrouth.

Par ailleurs, alors que le taux de chômage au Liban est de 40 pour cent, la main d’œuvre syrienne exerce une forte concurrence à la main d’œuvre libanaise. En outre, le travailleur libanais paie des impôts, alors que le réfugié syrien n’en verse pas.

Au niveau social, la présence des réfugiés a contribué à l’augmentation des crimes, de la mendicité des enfants et même de la prostitution, a précisé M. Alamé, citant notamment les informations recueillies auprès de la commission ministérielle chargée de ce dossier.

La commission a également soulevé le fait que de nombreux réfugiés se rendent régulièrement en Syrie, en toute sécurité, à travers des points de passages illégaux, et reviennent pour toucher les aides internationales. " D’où l’importance d’encourager ces réfugiés à retourner en Syrie, et d’établir à cette fin une feuille de route avec les parties concernées ", a-t-il ajouté.