Une patrouille des Casque Bleus de la Finul a été agressée mercredi en fin de journée par des "habitants" du village de Chacra, au Liban-Sud, alors que l’unité onusienne effectuait une patrouille dans la localité. Les "habitants", munis de bâtons et de gourdins, ont lancé des pierres en direction des Casques Bleus et ont tenté de s’en prendre aux membres de la patrouille et de saccager leur véhicule. Ils ont justifié leur acte en accusant les militaires de la force de l’Onu de vouloir prendre des photos de certaines habitations et des rues du village.
Face à l’agression dont ils étaient la cible, les Casques Bleus ont tenté de se retirer du secteur, mais ils ont été encerclés par les "habitants". Une unité de l’armée libanaise s’est aussitôt rendue sur les lieux et une réunion a été organisée au siège de la municipalité. Les participants à la rencontre ont convenu que les caméras des Casques Bleus seraient remises à l’armée afin de s’assurer du contenu des photos qui auraient été prises par l’unité de l’Onu.
Cet incident, note-t-on, intervient au lendemain de la visite du secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, qui a transmis aux dirigeants libanais un message très ferme, les pressant de mettre un terme à la paralysie et aux conflits politiciens qui aggravent chaque jour davantage la crise dans laquelle est plongé le pays.
Le village de Chacra est pratiquement sous contrôle du Hezbollah et selon certaines sources très bien informées de la situation sur le terrain dans cette région, le parti chiite y possède des dépôts d’armes et de munitions, ce qui est contraire à la teneur de la résolution 1701 du Conseil de Sécurité. Les mêmes sources indiquent que la patrouille de la Finul circulait sur l’artère principale de la localité et sa mission dans le secteur s’inscrivait dans le cadre des opérations de contrôle prévues par la 1701. Les sources en question relèvent en outre que les "habitants" qui ont agressé les Casques bleus ne sont en réalité que des partisans du Hezbollah qui ont attaqué la patrouille onusienne sur instigation du parti chiite. Ce dernier aurait réagi de la sorte afin de manifester sa "nervosité" face à la recrudescence de l’activité de la Finul au Sud.

Ferme réaction onusienne

En fin de soirée, l’adjointe du porte-parole de la Finul, Kandice Ardiel, a publié un communiqué qualifiant d’"inacceptable" le comportement des habitants. "Il est inadmissible d’empêcher la Finul d’avoir une liberté de mouvement et toute agression contre ceux qui servent la cause de la paix est inacceptable, a souligné Mme Ardiel. Un tel comportement est une violation de l’accord sur la mission de la Finul signé par le Liban".
Et d’ajouter : "Comme l’a souligné hier (mardi) le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres, la Finul doit pouvoir circuler sans aucun obstacle dans toute sa zone d’opération, conformément à ce qui a été convenu avec le gouvernement libanais et en conformité avec la résolution 1701".
Après avoir appelé "toutes les parties concernées à respecter la liberté de mouvement de la force de paix", Mme Ardiel a invité les autorités libanaises à enquêter sur les circonstances de l’incident et à "traduite en justice les coupables ".