Pour la seconde commémoration de l’assassinat de l’intellectuel et activiste Lokman Slim, le 3 février 2021, sa famille a organisé une cérémonie commémorative, vendredi dans l’après-midi, en sa résidence à Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth.

Placée sous le signe de la justice, la cérémonie avait également pour objectif de mettre en relief son legs. Dans un discours qu’elle a prononcé pour la circonstance, sa veuve, Monica Borgman, a appelé le Conseil des droits de l’homme de l’ONU " à s’engager à mener une mission d’enquête " sur l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth. Elle a demandé à ce que l’enquête englobe également l’assassinat de Lokman Slim et deux meurtres qui l’ont précédé, " qui pourraient être liés à l’explosion ".

Lokman Slim, un farouche opposant au Hezbollah, avait été assassiné deux semaines après avoir révélé que des quantités du nitrate d’ammonium, stockés de manière irresponsable au port, avaient été utilisées par le régime syrien pour larguer des barils explosifs sur les zones rebelles au plus fort de la guerre en Syrie.

Deux mois plus tôt, un officier des douanes à la retraite, Mounir Abou Rjeyli, et un photographe indépendant, Joe Bejjani, avaient été assassinés, et des médias libanais avaient suggéré un possible lien avec l’explosion au port de Beyrouth.

La coordonnatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Joanna Wronecka, a également appelé à " une enquête approfondie et sans plus tarder " sur l’assassinat de l’activiste, réputé pour ses positions excessivement critiques envers le Hezbollah. Mme Wronecka s’est désolé dans un Tweet, du fait qu’ " il en va de même pour de nombreux crimes non élucidés au Liban ". Elle a notamment plaidé pour " une enquête impartiale, globale et transparente ".