À l’instar de la majorité des Libanais, le secteur hospitalier assiste, impuissant, à la chute fulgurante de la livre, face à un dollar qui a littéralement décollé depuis lundi.

Le syndicat des propriétaires des hôpitaux a tiré la sonnette d’alarme mardi, en soulignant que les sommes que l’État lui doit pour 2022 ont perdu 60% de leur valeur, avec la flambée incontrôlée du billet vert qui a franchi dans la journée la barre des 70.000 livres pour un dollar.

Dans un communiqué, le syndicat a rappelé qu’après des mois de pourparlers et de menaces, il n’a toujours pas réussi à obtenir les sommes que l’État lui doit pour l’exercice 2022, alors que la Banque du Liban a décidé de lui débloquer la somme de 130 milliards de livres par mois. Celle-ci doit permettre aux hôpitaux de financer en partie les salaires de leurs employés et l’achat de matériel.

Des facteurs combinés ont cependant bloqué le paiement de cette somme: la grève des fonctionnaires du secteur public, celle des banques, puis la flambée du dollar. Trois facteurs qui "paralyseront les hôpitaux", selon le syndicat. Celui-ci précise que "les importateurs de médicaments ne les leur fournissent que s’ils paient les factures en espèces". De ce fait, ajoute-t-il, "de nombreux établissements seront dans l’incapacité d’acheter le traitement de leurs patients".

Quoi qu’il en soit, "les arriérés de 2022 ont perdu 60% de leur valeur réelle, une proportion qui risque de s’aggraver au cas où le dollar poursuit sa courbe ascendante", toujours selon le syndicat qui réclame un barème mobile pour les tarifs de certains traitements (comme la dialyse) à l’instar de celui qui est appliqué pour les médicaments.