Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah s’est arrogé une fois de plus le droit de tenir un discours isolant le Liban de la communauté internationale et menaçant la région d’instabilité au cas où les États-Unis pousseraient le pays au "chaos".

"Les Américains doivent savoir que s’ils poussaient le Liban au chaos et que si le peuple libanais devait souffrir, nous ne resterons pas les bras croisés", a-t-il mis en garde au cours d’une intervention télévisée dans le cadre d’une cérémonie organisée à la mémoire des "martyrs" du parti. "Nous vous ferons mal, même si cela entraînera une guerre avec Israël", a martelé Hassan Nasrallah, rappelant que son parti était disposé à diriger ses armes contre l’État hébreu au cas où l’accord sur la délimitation de la frontière maritime avec le Liban n’était pas respecté. L’accord sur le tracé définitif de la frontière signé fin octobre permet au Liban et à Israël d’exploiter chacun de son côté leurs champs gaziers offshore.

Près de quatre mois plus tard, Israël a entamé mercredi la première exportation de gaz liquide extrait du champ de Karish, alors que le Liban est plongé dans une crise politique et économique. "Si un atermoiement est observé au niveau de l’extraction et de l’exportation du pétrole et du gaz des champs libanais, nous ne permettrons pas à Israël de continuer à exporter son gaz", a menacé Hassan Nasrallah.

Abordant le dossier de la présidentielle, il a constaté qu’"il n’y avait rien de nouveau sur ce plan", soulignant en revanche que "le monde entier ne pourra jamais imposer un président aux Libanais". Le secrétaire général du Hezbollah, qui soutient la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, à la présidence de la République, a ainsi répondu indirectement aux cinq pays (la France, les États-Unis, l’Égypte, le Qatar et l’Arabie saoudite) qui s’étaient réunis le lundi 6 février à Paris au sujet du Liban, avec pour objectif d’inciter la classe politique libanaise à organiser une sortie de crise et à élire un président, plus de trois mois après la vacance à la tête de l’État.

"Saper les réalisations" du Hezb

Alors que le pays s’engouffre depuis plus de trois ans dans une crise économique sans précédent, le chef de la formation pro-iranienne est revenu sur les réalisations du parti "au cours des 40 dernières années", affirmant que la bataille que celui-ci mène depuis (le 17) octobre 2019 (date à laquelle le mouvement de contestation populaire avait débuté, NDLR) vise à les "préserver". Il a affirmé ainsi que depuis le soulèvement du 17 octobre, le Liban est rentré dans une nouvelle phase visant "à saper ces réalisations et à placer le Liban sous hégémonie américaine".

Hassan Nasrallah a en outre abordé brièvement l’accord de Mar Mikhaël, conclu entre le Hezbollah et le Courant patriotique libre en février 2006, soulignant que celui-ci se trouve dans "une situation délicate". "Nous espérons pouvoir le préserver, dans l’intérêt du Liban", a-t-il ajouté.

Le secrétaire général du Hezbollah a enfin présenté ses condoléances à la famille de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, tué le 14 février 2005. Cela, alors que trois cadres supérieurs du parti (Hassan Habib Merhi, Hussein Oneissi et Salim Ayache) ont été jugés coupables par le Tribunal spécial pour le Liban.

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