Je veux être Président sinon je casse tout. Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, semble avoir lancé une campagne tous azimuts. Contre à peu près tout le monde. Et tant pis si, comme Attila, l’herbe ne repousse plus après son passage.

Tous les fronts sont ouverts simultanément. Phase 1: Contre son allié le Hezbollah. Il se lance quotidiennement dans de violentes diatribes. Son but : forcer la main de son puissant mentor. Le Secrétaire Général du mouvement chiite ne sait plus comment gérer son Iznogoud maronite. L’arme du chaos se met tranquillement en place.

Phase 2: Une série d’attaques violentes contre l’armée et son commandant en chef. Le but étant de ternir l’image de Joseph Aoun, sérieusement pressenti pour la magistrature suprême.

Phase 3: Et voilà que l’on pointe de nouveau du doigt les banques, comme éternelles responsables de la crise. Des émeutiers, se drapant dans l’étendard de la " défense des déposants ", brûlent des banques, rendant ainsi encore plus compliquée la recherche de solutions entre banques, Banque centrale et État, pour la restitution des dépôts. Sauf que ces émeutiers sont essentiellement des " chemises noires " manipulées pour saccager. Beaucoup d’entre eux n’ont même pas de comptes bancaires !!!

Phase 4: Diviser les banques. C’est dans ce cadre que s’inscrit la campagne de presse visant à montrer un exemple, la BLOM, qui aurait passé un " deal " avec la procureure Ghada Aoun, pour lui remettre tous les documents demandés par la magistrate. Dans ce dossier, tout le monde se contredit. D’abord, la banque a nié, dans un communiqué, qu’un tel accord ait été passé. Ensuite, certains analystes affirment que la BLOM serait très proche du CPL et d’une partie de la famille de l’ex-président, Michel Aoun et qu’il s’agirait donc d’une sorte d’écran de fumée pour éviter une attention plus poussée, autour d’éventuels virements effectués vers l’étranger. D’autres estiment que les cartons donnés par la banque, si cette information s’avérait exacte, seraient vides.

Phase 5: Il faut enfoncer le clou de la division en érigeant une sorte de barrière entre " banques vertueuses ", qui obéiraient aux injonctions et les autres établissements du secteur. C’est dans ce contexte que pourraient s’inscrire les plaintes pour blanchiment, déposées contre plusieurs banques (Audi, SGBL…). La SGBL qui a publié ce lundi un communiqué dénonçant une action purement politique sans fondement aucun.

Il est fort à parier que d’autres plaintes suivront. Les banques ont le choix, se soumettre ou faire l’objet de poursuites.

Dans cette affaire, un gagnant, le chaos. Les perdants, eux, sont les déposants qui voient leur argent disparaître, dans les flammes des émeutiers téléguidés et sur le bûcher de l’inquisition judiciaire.