Le cheikh Ahmad Chouaib al-Rifaï, originaire du village de Karkaf dans le Akkar et porté disparu depuis lundi, a été tué par des membres de sa famille. Selon diverses sources toutes concordantes, le meurtre est dû à un conflit d’ordre familial et personnel. Selon des sources proches du dossier, douze personnes ont été arrêtées pour leur implication présumée dans le crime, au nombre desquelles notamment le président du conseil municipal de Karkaf, le cheikh Yehya al-Rifaï, ses fils Mohammed et Ali, et son neveu Abdel-Karim. Ces derniers auraient confié avoir commis le crime pour des raisons liées à des questions immobilières. Parmi les personnes arrêtées également, Moustapha Mikati, qui aurait aidé à kidnapper le cheikh Ahmad al-Rifaï.

Le conflit entre le cheikh Ahmad al-Rifaï et le cheikh Yehya al-Rifaï remonte en fait à plusieurs années, d’après plusieurs sources. Des habitants du village ainsi que le cheikh Ahmad al-Rifaï avaient porté plainte contre le président du conseil municipal, l’accusant de dilapider les biens-fonds publics. Depuis, le cheikh Ahmad al-Rifaï aurait fait l’objet à plusieurs reprises de tentatives d’intimidation.

Dès l’annonce de la nouvelle du décès, des unités de l’armée et des Forces de sécurité intérieure se sont déployées en force dans le village de Karkaf, pour éviter tout débordement. Simultanément, une réunion se tenait à Dar el-Fatwa, en présence du mufti du Akkar, le cheikh Zeid Zakaria.

Le cheikh Ahmad al-Rifaï, réputé pour son opposition farouche au régime syrien, à l’Iran et au Hezbollah, a été porté disparu lundi, lors d’une visite à Tripoli.