Le Conseil des ministres, chargé d’expédier les affaires courantes depuis les législatives de mai 2022, s’est réuni lundi matin. C’est sa quatrième réunion depuis la fin du mandat présidentiel de Michel Aoun le 31 octobre dernier. Comme à son habitude, le Courant patriotique libre (CPL) a boycotté cette réunion du cabinet démissionnaire dont il conteste la légalité en l’absence d’un président de la République, alors que le Grand sérail, soutenu par le président de la Chambre, Nabih Berry, et par le Hezbollah se base sur le caractère urgent et nécessaire des points de l’ordre du jour qu’il établit.

Abbas Ibrahim à la retraite ?

Point de fixation depuis quelques semaines, le départ à la retraite du directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim, proche du Hezbollah ce jeudi. En l’absence de Parlement capable de légiférer – vacance présidentielle oblige – le tandem Hezbollah-Amal a tenté de convaincre le Premier ministre sortant Najib Mikati de trouver une brèche juridique permettant au gouvernement de garder M. Ibrahim à son poste. Au cours de la réunion, M. Mikati a " salué le rôle joué par Abbas Ibrahim ", soulignant toutefois que " le gouvernement ne peut lui renouveler son mandat ". Ce refus affiché par le chef du gouvernement laisse planer une incertitude sur le fonctionnement de la Sûreté générale, mais également sur les autres institutions publiques qui ont à leurs têtes des fonctionnaires proches de l’âge de la retraite, comme les Forces de sécurité intérieure ou la Banque du Liban. À l’issue de la réunion, le ministre sortant de l’information Ziad Makary a par ailleurs souligné que " la décision est entre les mains du ministre de l’Intérieur Bassam Maoulaoui " précisant ne pas connaitre ses intentions à ce sujet.

5 litres d’essence par jour de présence des enseignants du secteur public

M. Makary a également rendu compte des différentes décisions prises. Non inscrite à l’ordre du jour, la demande du ministre de l’Éducation relative à l’octroi de cinq litres d’essence par jour de présence aux enseignants du secteur public a été approuvée par le Conseil. Cette augmentation d’allocations de transport avait été l’objet de discussions entre le Premier ministre sortant Najib Mikati lundi dernier et avait été proposée comme solution pour mettre fin à la grève des enseignants qui dure depuis plusieurs semaines et qui met en péril l’année scolaire.

469 milliards à Ogero

Une avance du Trésor à Ogero, entreprise publique libanaise de Télécoms, de 469 milliards de livres libanaises afin de payer les salaires des employés pour la première moitié de 2023 ainsi que la demande du ministère des Télécommunications de continuer à travailler selon le mécanisme utilisé avant la publication du Budget 2022 pour rémunérer les employés du secteur de façon indépendante ont été approuvées. Les employés d’Ogero ont observé une grève mercredi pour protester contre le manque de fonds pour le versement de leurs salaires à la fin du mois de février.

LIRE AUSSI : https://icibeyrouth.com/economie/194246

Par ailleurs, l’étude des textes de loi concernant les allocations de transport au secteur public et aux forces sécuritaires, ainsi que les indemnités de productivité du secteur public, a été reportée et une cellule de crise a été créée au sein du ministère des Finances pour proposer une solution globale chiffrée.

Enfin, le gouvernement a accepté la demande du Haut comité de secours de poursuivre le recensement des bâtiments endommagés et inhabitables suite aux tremblements de terre, et de garantir une avance de 100 milliards de livres libanaises pour couvrir les frais de logement des habitants en cas de déménagement forcé.