La commission parlementaire de la Santé a tenu une réunion lundi afin d’examiner un projet provisoire permettant aux salariés de profiter rapidement d’une pension de retraite, dans l’attente du vote et de la mise en application du projet de loi relatif au passage du système des indemnités de fin de service à celui de la pension de retraite.  

Photo Ali Fawaz

Alors que les commissions parlementaires conjointes étudieront mardi un projet de loi relatif au passage du système des indemnités de fin de service à celui de la pension de retraite, un autre texte, provisoire, a été élaboré afin de permettre aux citoyens de bénéficier plus rapidement du nouveau système, en attendant le vote et la mise en application du projet de loi en question.

La commission parlementaire de la Santé, qui a tenu une réunion lundi en présence du directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale, Mohammed Karaké, et de Luca Pellerano, représentant l’Organisation internationale du Travail, a justement étudié le projet de décret à caractère provisoire.

À l’issue de la réunion, le président de la commission Bilal Abdallah a expliqué, dans un point de presse, que même si le projet de loi est approuvé mardi en commissions conjointes, il ne sera pas mis en œuvre avant deux ou trois ans, d’où l’importance du projet de décret qui fournira une solution provisoire mais rapide aux Libanais qui peuvent encaisser leurs indemnités de retraite.

M. Karaké a expliqué à ce sujet, qu’avant la crise, les indemnités de fin de service d’un employé pouvaient s’élever à 90 millions de livres libanaises auprès de la CNSS, ce qui correspondait à près de 60 000 dollars. Cette somme permettait à son bénéficiaire de vivre correctement, ce qui n’est plus du tout le cas aujourd’hui, à cause de la dévaluation de la livre: 90 millions de livres correspondent à 1100 dollars seulement.

Le projet de décret pourrait rapidement être mis en vigueur, puisqu’il nécessite uniquement l’approbation du conseil d’administration de la CNSS et du ministre du Travail, et l’accord sur son financement, en Conseil des ministres. Il permettra de donner, pour les cinq prochaines années, à tout bénéficiaire des prestations de la Caisse, âgé de 60 à 64 ans, le choix entre le retrait de ses indemnités telles quelles, et une pension de retraite à vie. La seconde option est bien plus avantageuse, a noté Mohammad Karaki, ajoutant que le conjoint du bénéficiaire et ses enfants continueront d’encaisser cette pension après son décès, jusqu’à ce que les enfants atteignent leur majorité.

" A titre d’exemple, l’employé qui touche un salaire de 10 millions de livres et a travaillé 30 ans recevra près de quatre millions de livres par mois, à vie, et celui qui a travaillé 40 ans obtiendra près de 5 millions 300 000 livres ", a souligné M. Karaké. " Il est vrai que cela n’est pas énorme, mais c’est de loin meilleur que les indemnités de fin de service ", a-t-il ajouté.

Les bénéficiaires qui ont retiré leurs indemnités en 2022 pourront aussi en profiter, a-t-il noté.

Pour sa part, M. Pellerano a également souligné l’importance du projet de loi qui sera examiné mardi, ainsi que de la solution provisoire présentée pendant la réunion de lundi.

Il a ajouté avoir exposé à la commission les résultats d’une étude d’évaluation de la situation financière de la CNSS menée par l’OIT, qui fait état des " défis " auxquels la CNSS fait face, mais également " d’opportunités de réformes".

Par ailleurs, M. Abdallah a indiqué que la commission a examiné la question des médicaments, précisant que la CNSS a élaboré une liste des médicaments prioritaires afin d’assurer un pourcentage de couverture de leur coût.