Commenter un discours faisant beaucoup de bruit, mais néanmoins n’apportant rien de neuf, est un exercice de rhétorique et non d’analyse politique. Toute une campane de rumeurs bien orchestrées avait laissé croire que Son Excellence allait enfin se libérer des liens qui l’empêcheraient d’agir librement en Chef d’Etat, custode exclusif de la Constitution du peuple libanais , respectant scrupuleusement toutes ses procédures .

Les partisans de Son Excellence le président Michel Aoun avaient même laissé croire qu’il renverserait la table et dénoncerait ceux qui bloquent indûment les institutions et empêchent le gouvernent de se réunir en Conseil des ministres.

Nous espérions, à tort sans doute, qu’il allait enfin déclarer caduc l’accord dit de Mar Mikhaïl qu’il avait cosigné en 2006 avec le secrétaire général du Hezbollah. Certains ont même rêvé de voir Son Excellence déchirer le papier de l’accord en question devant les caméras, tant ce document est beaucoup plus dangereux et plus nocif pour le Liban que le fameux accord du Caire de sinistre mémoire de 1969, par lequel l’Etat libanais avait accepté d’hypothéquer sa propre souveraineté sur une parcelle de son territoire national, sur les flancs du Mont-Hermon, en faveur des organisations palestiniennes. L’accord de Mar Mikhaïl a une dimension nationale qui, directement ou indirectement, met l’Etat libanais sous tutelle.

Nous avons sagement écouté Son Excellence le président de la République, en ce 27 décembre 2021. Puis nous avons éteint nos téléviseurs.

L’événement était terminé.