L’avocat et président de la " Lebanese Anti-Corruption Task Force ", Louay Ghandour, a saisi mercredi le Parquet de la Cour d’appel du Mont-Liban, réclamant l’ouverture d’une enquête dans une affaire de corruption dans laquelle est impliqué l’ex-président Michel Aoun, sur base de révélations faites à ce sujet par un de ses anciens proches collaborateurs.

M. Ghandour a déposé près la procureure générale Ghada Aoun, une note d’information judiciaire contre l’ancien président Michel Aoun, son épouse Nadia et son frère.

Dans sa note, M. Ghandour les accuse de " détournement de fonds publics, de contrebande, de blanchiment d’argent, d’enrichissement illégal et de vols de fonds de l’armée libanaise ". Il se base sur les propos avancés par l’ancien ministre et général Issam Abou Jamra. Ce dernier avait confirmé récemment, que M. Aoun avait utilisé, " à des fins personnelles, la somme de 30 millions de dollars reçues de la part de l’ancien président irakien, Saddam Hussein, en guise de soutien à l’armée libanaise " pour le paiement des salaires, à l’époque où il était chef du gouvernement de transition, en 1988. M. Aoun avait cependant transféré le montant de 5 millions de dollars sur le compte de son épouse et du frère de ce dernier, à l’étranger, et aurait retiré l’équivalent de 12 millions de dollars supplémentaires pour son usage personnel, toujours selon M. Abou Jamra.

Sur ce, M. Ghandour sollicite la magistrate Aoun pour mener les perquisitions et les enquêtes nécessaires afin de restituer l’argent au Trésor public, elle qui se lance dans une campagne contre les auteurs de détournement de fonds publics, suivant une procédure sélective.

Nous verrons si Ghada Aoun, dans ce cas précis, mettra autant de zèle que dans les dossiers financiers qu’elle poursuit tambour battant. C’est le moment ou jamais, pour elle, de prouver qu’elle mène une guerre contre la corruption et non pas pour régler des comptes.

Une copie de la demande de transfert de fonds, qui circule sur les réseaux sociaux.