Soucieuse du danger que constitue le pouvoir en place sur les questions liées aux droits de l’homme, notamment la liberté d’expression, la liberté de la presse et le droit à la vie privée, la Fondation Samir Kassir a adressé une lettre aux 128 députés. Le document comprend des propositions pour améliorer les lois relatives aux droits de l’homme. Elles concernent la loi sur les médias, la censure, le Code pénal (surtout les rubriques relatives à la diffamation, l’injure et l’outrage), etc.

Seuls huit d’entre eux ont répondu au message qui leur est destiné. Des réunions individuelles se sont tenues avec les députés Michel Doueihy, Georges Okaiss, Ibrahim Mneimneh, Firas Hamdane, Mark Daou et Fadi Karam. De leur côté, les députés Fadi Alamé et Marwan Hamadé ont fait part de leur intérêt. Quant au reste, particulièrement de grands blocs parlementaires,  " ils n’ont pas pris la peine de manifester quelconque intérêt pour les questions soulevées par la Fondation " selon le communiqué publié.

Consciente que le rôle principal du Parlement consiste actuellement en l’élection d’un nouveau président de la République, la Fondation a tenu quand bien même à communiquer avec les députés sur la nécessité de défendre les droits des citoyens. C’est dans cette perspective qu’elle a échangé avec eux des éléments dont ils auraient besoin afin d’amender les lois qui empêchent une protection des libertés.

Les points forts du message sont les suivants :

  • Éliminer toutes les formes de censure préalable. La commission de censure qui relève du ministère de la Culture se chargerait ainsi uniquement de déterminer la tranche d’âge autorisée à regarder les films en question.
  • Adopter les propositions et les amendements de Toby Mendel, avocat canadien et directeur exécutif du Centre de droit et de la démocratie, une ONG internationale experte en droit de l’information et qui est mandaté par l’UNESCO pour étudier la loi sur les médias soumise aux commissions parlementaires.
  • Interdire l’interrogation des journalistes devant les commissariats, les juges d’instruction et les procureurs de la République. Seul le tribunal des imprimés aurait compétence en la matière.
  • Annuler la détention préventive sous prétexte qu’une enquête est ouverte, quel que soit le statut du présumé coupable.
  • Modifier la loi 81/2018 à la lumière du règlement général européen et d’autres législations internationales portant sur la protection des données personnelles.