Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a déclaré dimanche être " un candidat naturel et logique à la présidence ", puisque, selon ses calculs erronés, " le CPL possède le plus grand bloc parlementaire au sein de l’hémicycle ". Il a également tenu à justifier – pour la énième fois – sa décision de ne pas se porter candidat à la magistrature suprême pour éviter que sa candidature prolonge davantage la vacance présidentielle. " Une grande concession pour trouver une solution ", a-t-il claironné. Faudrait-il applaudir l’initiative de M. Bassil qui tente de jouer au héros national, prêt à sacrifier ses ambitions personnelles pour l’intérêt général du pays ?

Dans un discours prononcé dimanche à l’occasion d’un rassemblement de sa formation politique, Gebran Bassil a martelé la phrase suivante : " Nous voulons un président dont nous n’aurons pas honte et qui ne nous causera pas de l’embarras lorsque nos   enfants nous demanderont pourquoi nous l’avons élu ". Où M. Bassil place-t-il le curseur des qualités d’un bon président ? Puise-t-il dans la mémoire encore fraîche du sexennat douloureux de son beau-père Michel Aoun, ou a-t-il voulu dire autre chose ?

Entre blocages institutionnels, cabales contre le secteur bancaire, effondrement de la livre libanaise, crises politiques et diplomatiques, faillite du système judiciaire, sans oublier la double explosion survenue au port de Beyrouth le 4 août 2020, le sexennat entrera certainement dans les annales pour avoir été le mandat présidentiel le plus catastrophique de l’histoire du pays.

Le député de Batroun a voulu, dans son discours, prouver qu’il était absolument indispensable, alors qu’il est actuellement en marge du jeu politique et en manque d’alliés. " Le Hezbollah m’a assuré à plusieurs reprises qu’il lui est impossible de nommer qui que ce soit à la présidence ou d’approuver la candidature de quelqu’un avec qui je ne suis pas d’accord. Il est grand temps de sortir de la négativité et d’adopter une attitude positive vis-à-vis du consensus ", a-t-il indiqué. Gebran Bassil joue donc au pompier pyromane, puisqu’il fait partie de ceux qui bloquent l’élection présidentielle depuis septembre dernier.