"Pour qui lis-tu tes Psaumes, David?"

C’est en ces termes que s’est exprimé l’un des députés ayant participé à la journée spirituelle de Bethania, alors que le patriarche maronite Béchara Raï s’adressait aux députés ayant répondu à son invitation, leur demandant ce qu’ils ont fait pour faciliter l’élection présidentielle.

En revanche, certaines voix se sont élevées contre cette question, notamment les députés qui ont participé aux précédentes séances électorales et ont voté pour le candidat Michel Moawad. Il s’agit des députés des Forces libanaises, du parti Kataëb, du Parti socialiste progressiste, du Renouveau, et des indépendants qui estiment que la question aurait dû être posée aux députés chrétiens ayant déposé des bulletins blancs et qui appartiennent au bloc du Liban fort, ou à ceux dont le vote n’a eu aucune incidence sur le cours des séances électorales, ou encore aux partis qui ont torpillé le quorum. Selon les parlementaires souverainistes, il est injuste que des députés qui font leur travail soient logés à la même enseigne que les autres.

Certains députés ayant participé à cette rencontre spirituelle estiment que cette journée n’a abouti à aucune avancée significative. En effet, le dialogue entre les forces chrétiennes sur la question de la présidentielle restera vain et stérile tant que les députés qui se positionnent dans l’axe de la Moumanaa (l’axe obstructionniste) refuseront tout candidat souverainiste ou réformiste. Cette position rejoint celle de Bkerké qui s’abstient cependant de soutenir ouvertement un quelconque candidat.

Dans ce contexte, la liste des candidats que fait circuler Mgr Antoine Abi Najm ne cesse de s’allonger et ne compte pas moins de 20 candidats, sans toutefois marquer de préférence. Cependant, certains candidats se démarquent, comme Philippe Ziadé, qui bénéficie du soutien du Courant patriotique libre et des Kataëb. De plus, Mgr Abi Najm a œuvré pour appuyer Jihad Azour et a même envisagé de placer les Forces libanaises devant le fait accompli en annonçant que le CPL et les Kataëb le soutenaient. Il reste qu’il faudra sans doute attendre encore quelques jours avant de déterminer clairement et d’une façon plus rigoureuse si ces assises de Bkerké ont été ou non fructueuses, et dans quelle mesure.