Relancer le processus de retour volontaire des déplacés syriens en Syrie et faire perdre le statut de déplacé à tout ressortissant syrien qui quitte les territoires libanais. Telles sont les principales décisions auxquelles est parvenue la commission ministérielle réunie mercredi, sous la présidence du Premier ministre sortant, Najib Mikati, pour examiner ce dossier, alors que la tension est montée récemment d’un cran, et à juste titre, puisque la présence massive et anarchique des déplacés fait des remous: des travailleurs libanais exacerbés par la concurrence déloyale syrienne, de faux extraits d’état civil libanais accordés à des nouveau-nés syriens, et, du côté syrien, l’expulsion par l’armée de plusieurs dizaines de ressortissants qui s’étaient introduits illégalement dans le pays. À cela s’ajoutent les mesures prises par de nombreux élus pour organiser la présence syrienne dans leurs régions.

Énonçant, à l’issue de la réunion, les décisions prises par la commission ministérielle, le ministre sortant des Affaires sociales, Hector Hajjar, a expliqué que le gouvernement va demander au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) de "fournir au ministère de l’Intérieur, dans un délai d’une semaine, des données relatives aux déplacés syriens". "Cela fait des années que nous réclamons ces données, a-t-il lancé. Le HCR est aujourd’hui contraint de nous les fournir." Et d’ajouter: "Tout ressortissant qui quitte les territoires libanais perdra son statut de déplacé."

M. Hajjar a, en outre, souligné que les services de sécurité sont appelés à "renforcer les mesures à l’encontre des contrevenants et interdire aux Syriens d’entrer illégalement dans le pays". De plus, les ministères de l’Intérieur et des Affaires sociales "doivent prendre les mesures nécessaires pour enregistrer les naissances syriennes, en coordination avec le HCR". Quant au ministère du Travail, il doit "en coordination avec la Sûreté générale, renforcer le contrôle de la main-d’œuvre étrangère".

Le ministère de la Justice est appelé à "examiner la possibilité de remettre les prisonniers au gouvernement syrien dans les plus brefs délais, conformément aux lois en vigueur et aux accords" entre les deux pays, a avancé M. Hajjar, qui a par ailleurs affirmé qu’il serait prêt à se rendre en Syrie, aux côtés du ministre sortant du Travail, Moustapha Bayram, "si une coordination s’avérait nécessaire sur le plan politique pour le retour des déplacés dans leur pays".

M. Mikati a présidé la réunion d’une seconde commission ministérielle au cours de laquelle les décisions ont été transmises au HCR.