Dans le cadre de son initiative visant à paver la voie à un dialogue sur la présidentielle, le vice-président de la Chambre, Élias Bou Saab, a poursuivi mercredi ses entretiens avec les différentes parties. Aussi, M. Bou Saab a-t-il rencontré mercredi le chef des Kataëb, Samy Gemayel, à la maison centrale du parti, à Saïfi, qui a affirmé qu’il s’opposera à l’élection du chef des Marada, Sleiman Frangié, "par tous les moyens disponibles".

"Nous devons commencer par la base, c’est-à-dire le rôle du président de la République, avant d’entrer dans les noms, a déclaré M. Bou Saab à l’issue de l’entretien. Nous poursuivrons les discussions, sachant que nous nous sommes entendus sur la voie à adopter."

Soulignant que "le Liban est tenu à l’écart de la communauté internationale, comme il était absent de la réunion de Amman" qui était consacrée à la crise des déplacés syriens, M. Bou Saab a insisté sur la nécessité "d’ouvrir la porte au dialogue national". Rappelons que lundi, les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, de la Jordanie, de l’Égypte et de l’Irak se sont réunis avec leur homologue syrien pour discuter des moyens de faciliter le retour des réfugiés syriens des pays voisins et de rétablir le contrôle de l’État. Le Palais Bustros a expliqué l’absence du Liban à cette réunion, notant à cet égard que "l’invitation était limitée aux pays du Conseil de coopération du Golfe, ainsi qu’à l’Égypte, la Jordanie et l’Irak qui se réunissent périodiquement".

"Nous ne devons pas compter sur l’étranger, mais sur nous-mêmes, a encore insisté M. Bou Saab. Le facteur temps est très important. Nous ne pouvons pas attendre indéfiniment pour trouver une solution, d’où mon initiative."

De son côté, Samy Gemayel a salué "toute démarche qui fait évoluer la situation dans le bon sens". "Nous sommes ouverts aux échanges, a-t-il déclaré. Le problème dépasse le cadre de la présidentielle. Il concerne notre avenir dans ce pays." Pour lui, "il est inconcevable de prolonger la crise pour six nouvelles années", comme ce serait le cas avec l’élection de Sleiman Frangié, à la première magistrature, auquel cas "cela signifierait la mort du Liban et un projet d’émigration des jeunes". "Nous nous opposerons à cela par tous les moyens disponibles", a affirmé M. Gemayel.