Comme chaque année, les Libanais se souviennent du 7 mai 2008, lorsque le Hezbollah et ses alliés ont occupé la capitale par la force de leurs armes miliciennes pour faire plier le gouvernement. Il y a quinze ans jour pour jour, la formation pro-iranienne montrait son vrai visage retournant ses armes contre une partie des Libanais pour imposer son agenda politico-régional.

Sur son compte Twitter, l’ancien directeur général des Forces de sécurité intérieure Achraf Rifi a commémoré ce " jour de la honte, jour où Beyrouth a vaincu son assassin, et a montré que ses armes ne sont que des armes de " résistance " aux Libanais libres et souverains "

 

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea a souligné " qu’un mini-État ne peut construire un État " en référence à la milice du Hezbollah qui essaye d’imposer ses desiderata aux Libanais.

 

 

Pour sa part, Jihad Pakradouni, membre du bloc parlementaire des Forces libanaises a critiqué " l’hégémonie consacrée de l’Iran sur le Liban ". Et de poursuivre : " Le 7 mai est une honte commise par le parti iranien et le Liban continue d’en souffrir. Une résistance face au paradigme des armes et de la corruption a été lancée. Peu importe vos souhaits de domination, votre légitimité est condamnée à tomber. Cette date du 7 mai restera un jour sinistre pour le Hezbollah. "

 

Elias Hankache, député du parti Kataëb, a décrié les partisans du Hezbollah qui considèrent le 7 mai 2008 comme un " jour glorieux ". Sur son compte Twitter, le député a affirmé que " le 7 mai est un jour glorieux qui a révélé les intentions de ses auteurs "

 

Pour l’ancien coordinateur de l’alliance souverainiste du 14 Mars, Farès Souhaid, le " 7 mai 2008 est un jour sinistre ". Et de poursuivre sur son compte Twitter : " Le 14 Mars a été mis KO lorsque le Hezbollah a envahi Beyrouth et la montagne laissant d’énormes fissures internes qui ont conduit à un démantèlement complet de l’alliance en 2016. Le jour viendra où nous parlons des coulisses de ce jour pour que la prochaine génération connaisse la valeur de l’unité intérieure et le danger de l’abandonner. "

 

L’ancien Premier ministre et leader du Courant du futur, Saad Hariri, a rendu hommage dans un tweet à " Beyrouth la sereine " et aux Beyrouthins

 

Jour doublement " glorieux "

À leur habitude, les partisans du Hezbollah profitent de cette commémoration pour montrer leur vrai visage. Sur les réseaux sociaux, les vidéos de miliciens occupant la capitale libanaise refont surface, accompagnées de louanges à Hassan Nasrallah. Une " journée glorieuse " se félicitent les sympathisants du mini-État pro-iranien qui défait à petit feu l’État libanais et ses institutions.

Par ailleurs, certains irréductibles aounistes commémorent en ce 7 mai, le retour de leur chef Michel Aoun de son exil français. Le 7 mai 2005, quinze ans après avoir fui le pays, l’ancien commandant en chef de l’armée libanaise est rentré à Beyrouth. En 2008, Michel Aoun verra dans l’occupation libanaise  " une victoire pour le Liban " . En d’autres termes, il s’agissait de protéger son alliance avec le Hezbollah qui lui permit en 2016 de s’assoir sur le trône présidentiel et de continuer la destruction du pays qu’il avait entamé en 1989. Le 7 mai est bel et bien une date porte-malheur pour le pays du Cèdre.