Le chef du parti des Kataëb, Sami Gemayel, a précisé, mercredi, que le président de la République est celui de tous les Libanais. " Nous refusons qu’il soit ‘la propriété’ du Hezbollah ", a-t-il indiqué, soulignant qu’un accord avec le Courant patriotique libre (CPL) est circonstanciel, relatif à l’élection présidentielle et qu’il porte uniquement sur le rejet du candidat et chef des Marada, Sleiman Frangié. " Nous espérons que cet accord avec le CPL pourrait retrouver la forme qu’il revêtait en 2005 ", a-t-il affirmé.

Dans une interview accordée à " Hala London ", M. Gemayel a déclaré que " les noms sur lesquels l’entente repose sont nombreux et qu’une fois annoncés, le processus démocratique sera déclenché, et que le meilleur gagne ".

" Nous n’avons aucun problème avec M. Frangié sur le plan personnel ", a-t-il insisté. Et, d’avancer la raison pour laquelle le parti boycotte sa candidature : " Il est un candidat de défi puisque soutenu par le Hezbollah ". D’après lui, le Hezbollah était " capable d’imposer, dans le passé, un président. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas ". Selon lui, " quiconque recourra à des méthodes allant à l’encontre de la démocratie, nous verra procéder de la même manière ".

M. Gemayel a estimé que le peuple libanais souffre d’un pays divisé entre l’État du Hezbollah (avec ses institutions, sa milice, son économie…) et l’État libanais en tant que tel :" Le Hezbollah doit se soumettre aux décisions internes du pays et se considérer comme faisant partie de la nation ".

Sur la présence des réfugiés syriens au Liban, il a insisté sur le fait que le pays est incapable de supporter un tel fardeau. " Nous sommes les derniers à pouvoir être accusés de racisme, puisque nous avons été empathiques envers le peuple syrien ", a-t-il martelé. Au sujet du président syrien, Bachar el-Assad, il a affirmé : " Je considère, en ma qualité de citoyen libanais, qu’il a occupé mon territoire pendant 30 ans, tué mes dirigeants, arrêté de nombreux officiers de l’armée libanaise et détruit mon pays. Il s’est montré prêt à mettre fin à la vie de 300.000 citoyens syriens pour rester au pouvoir ". " Il ne facilitera pas le retour des déplacés dans leur pays d’origine. C’est donc à la communauté arabe et internationale de faire pression dans ce sens ", a-t-il souligné.

Par ailleurs, M. Gemayel a assuré être favorable à la décentralisation, ayant proposé une loi allant dans ce sens.