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Si tout se déroule comme prévu, la plateforme de forage Transocean Barents devrait arriver dans les eaux libanaises entre septembre et octobre prochains. Elle se positionnera à une distance de 6 km au nord de la ligne 23, en face du champ israélien de Karish, et à 70 km de Tyr.

L’importance de l’arrivée de cette plateforme réside dans le fait que ce sera la principale étape permettant de déterminer si des réserves commercialisables de gaz et de pétrole seront découvertes dans le bloc 9. Le cas échéant, les travaux d’exploitation du puits avec la construction d’une plateforme d’extraction débuteront. Cette initiative sera un atout majeur auquel le Liban devra s’accrocher pour affirmer son entrée dans le club des pays pétroliers.

Selon des sources qui suivent de près le dossier pétrolier, c’est cette plateforme qui protègera le Liban et non les missiles et les drones. L’intérêt suprême du Liban résidera dans le maintien du calme et de la stabilité le long de ses frontières sud pour pouvoir exploiter et développer cette nouvelle richesse. Israël ne souhaite pas non plus d’escalade, préférant exploiter ses propres richesses qui sont, à ce jour, plus importantes que celles du Liban.

La logique veut que le calme prévale aux frontières libano-israéliennes ; du moins, c’est ce que souhaite la majorité des Libanais ainsi qu’un groupe de politiciens et de partis qui placent l’intérêt et la souveraineté du Liban avant toute autre considération. Il n’en reste pas moins que ceux qui cherchent toujours à conserver une fonction à leurs armes ne verraient pas d’un bon œil cet état de fait qui leur a été imposé de facto ; sans oublier que les nouveaux arrangements régionaux réduiront leur rôle sur le terrain. Ces derniers ont donc recouru à une démonstration de force devant l’opinion publique locale, régionale et internationale, dont le message pourrait être : "Nous sommes toujours présents avec nos armes et vous devez en tenir compte lors de vos règlements".

Cela étant, puisque la scène régionale est désormais régie par de nouvelles ententes, ce message a semblé être destiné à la scène interne libanaise, sous-entendant que toute décision concernant la guerre et la paix au Liban ainsi que le destin du peuple libanais, se trouvent entre leurs mains et qu’ils ne sont pas prêts à capituler, quel qu’en soit le prix, la présidence de la République devant compléter en quelque sorte leur projet.

Force est de signaler que les responsables au pouvoir sont présents dans le traitement de la question du gaz et du pétrole, en ce sens qu’ils cherchent à avoir leur part des bénéfices. Ils sont cependant absents lors des démonstrations de force. Pire encore, certains y prennent part et les soutiennent. Cela est quelque peu déconcertant, pour le moins qu’on puisse dire. En effet, en cette période difficile, les autorités libanaises devraient plutôt assurer la sécurité et la stabilité économique du pays et prouver qu’elles sont capables de redresser la situation. Le message du Hezb, qui tombe comme un couperet, démontre aux Arabes et au monde entier l’inexistence de l’État libanais. Cela en dit long sur la situation du pays!