La présidence du Conseil a violemment accusé le Courant patriotique libre de "gesticulations médiatiques" et de "jeter de la poudre aux yeux", pour détourner le regard de son rôle obstructionniste au niveau de la présidentielle.

Dans un communiqué au ton particulièrement virulent, le bureau de presse du Premier ministre sortant, Najib Mikati, a répondu à un communiqué du CPL qui prend à partie M. Mikati dans l’affaire des réfugiés syriens. Il a notamment reproché à cette formation que préside Gebran Bassil, de ne pas participer aux réunions ministérielles sous prétexte de préserver les prérogatives du président de la République et d’appeler dans le même temps le gouvernement à prendre ses responsabilités. Le Sérail s’est attaqué ainsi à l’esprit de contradiction du CPL en relevant trois points :

En premier lieu, il a précisé que "contrairement à ce qui a été avancé par le CPL, le Premier ministre n’a pas autorisé la dollarisation des aides aux réfugiés syriens à la demande des organisations internationales", précisant que celles-ci "sont distribuées en dollars depuis l’avènement des gouvernements précédents". Selon le communiqué, "les ministres du CPL le savent puisqu’ils participent aux réunions entre le Premier ministre et les organisations internationales et sont au courant de la complexité de ce dossier". Le bureau du Premier ministre sortant a appelé le CPL à coopérer avec le gouvernement "au lieu de lancer des accusations sans fondement", rejetant en vrac les reproches de ce parti et l’accusant de démagogie dans l’affaire des réfugiés syriens pour détourner les regards de son rôle obstructionniste au niveau de l’élection d’un président de la République.

Il a ensuite rejeté l’accusation aouniste au sujet du rôle présumé de M. Mikati dans le classement mondial du Liban dans la zone grise du Gafi. "Le gouvernement fait l’impossible pour le bon fonctionnement des institutions étatiques en attendant l’élection d’un président" peut-on lire dans le communiqué. Si le Liban est aujourd’hui dans cet état, "c’est à cause d’un cumul de pratiques passées, notamment au cours des années passées au cours desquelles le CPL était une composante essentielle du gouvernement, sous un mandat qui a duré dix ans (celui du président Michel Aoun, fondateur du CPL) et avant cela, dans les gouvernements et les Parlements successifs", souligne le texte qui balaie également les accusations aounistes à son encontre au sujet du gouverneur de la banque centrale, Riad Salamé. Le communiqué rappelle ainsi "au commandement du CPL le rôle fondamental du mandat (Aoun) dans la prolongation du mandat de M. Salamé", contre qui il mène aujourd’hui une campagne farouche, pour lui faire assumer l’entière responsabilité de la crise dans laquelle le Liban est plongé.

Le bureau de presse du Sérail a ainsi déclaré ne pas pouvoir suivre la logique du CPL dans le dossier du gouverneur de la BDL. "Nous demandons à ce parti, par le biais de son ministre (sortant) de la Justice (Henry Khoury) de nous donner un avis légal nous permettant de pouvoir prendre les mesures nécessaires à l’encontre du gouverneur, au lieu de se lancer dans une rhétorique dont le seul but est de jeter la poudre aux yeux, sachant que le contraire avait été dit (par M. Khoury) lors de la réunion consultative", conclut le communiqué du Sérail.

Pour rappel, lors de la réunion consultative du gouvernement qui a eu lieu le 22 mai, les ministres sortants – dont celui de la Justice – avaient décidé de ne pas prendre de risques avec des décisions relatives à l’affaire du mandat d’arrêt international émis par la justice française contre M. Salamé, de crainte de nuire à la stabilité monétaire. Ils avaient donc pris le parti de laisser la justice suivre son cours.

M. Khoury a réagi un peu plus tard au communiqué du Sérail, rejetant ce qui a été dit à son sujet, et précisant qu’il n’a pas changé de discours pour ce qui a trait à l’affaire du mandat d’arrêt international.

 

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