Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a déclaré vendredi qu’il existe désormais " deux candidats soutenus par les principaux blocs parlementaires et qui ont une chance d’accéder à la présidence ". Il a dénoncé, dans ce contexte, ceux qui cherchent à avancer de nouveaux noms : " Ceux qui tiennent à ce que de véritables élections aient lieu doivent choisir entre les principaux candidats. Dans le cas contraire, ils seraient en train de voter pour le maintien de la vacance  présidentielle".

Se montrant sceptique quant à l’élection d’un président lors de la séance prévue à cet effet mercredi 14 juin, il a regretté les déclarations de certains députés. " Ceux qui sont censés appartenir aux rangs de l’opposition affirment ne vouloir voter pour aucun candidat sous prétexte de ne pas vouloir prendre parti, alors que ce sont ceux-là mêmes qui revendiquent le changement et la réforme ", s’est-il indigné. " Ils optent pour un troisième candidat sachant que dans les meilleurs des cas, ce dernier n’obtiendrait que 6 ou 7 voix, ce qui équivaudrait à remettre un bulletin blanc, entravant ainsi la bonne tenue de l’élection présidentielle ", a-t-il poursuivi.

Abdel-Massih

De son côté, le député du bloc du Renouveau, Adib Abdel-Massih a indiqué que l’ancien ministre et candidat actuel à la présidence, Jihad Azour, obtiendrait au moins 70 voix lors de la séance du 14 juin. Dans une interview accordée à la " Voix du Liban ", il a appelé le Hezbollah et le mouvement Amal à ne pas entraver la tenue de l’élection et de ne pas agir à l’encontre du principe de la démocratie prôné par la Constitution libanaise. Sur la position de la France à cet égard, il a précisé qu’elle " ne s’oppose à aucun candidat ", clarifiant que " Paris et Riyadh sont sur la même longueur d’onde ". Il a, par ailleurs, déclaré : " Nous avons demandé que les séances soient consécutives et ouvertes, comme le veut la Constitution, et nous avons insisté sur l’importance du dialogue entre les différentes parties ".

Jradé

Pour sa part, Elias Jradé, député du Changement, a indiqué ne pas s’attendre à ce qu’un président soit élu le 14 juin, " au vu des procédés actuellement entrepris à cet effet ". Et, d’affirmer que " la diversité des opinions ne doit pas être condamnable. En effet, selon le principe de la démocratie, chaque député vote pour le candidat qu’il juge approprié, et le résultat du vote doit être accepté par tous ".

On rappelle que pour la séance du 14 juin, deux principaux candidats sont en lice : d’une part, l’actuel directeur du Moyen-Orient et de l’Asie centrale au Fonds monétaire international et ancien ministre des Finances, Jihad Azour, appuyé par quatre blocs principaux, à savoir ceux des Forces libanaises, du Courant patriotique libre, des Kataëb et du Renouveau, ainsi que par trois députés du Changement et de plusieurs indépendants. Et, d’autre part, le chef des Marada, Sleiman Frangié, soutenu par le tandem Hezbollah-Amal et certains députés du même camp. Certains députés centristes ont annoncé leur intention de voter pour un troisième candidat.