Le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, a réaffirmé mardi soir, à la veille de la douzième séance parlementaire pour l’élection d’un président, que son parti votera pour Jihad Azour.

"Il est normal que nous votions pour l’ancien ministre des Finances, Jihad Azour", a-t-il déclaré à l’issue de la réunion hebdomadaire du bloc parlementaire du "Liban fort", soulignant que c’est le nom sur lequel se sont entendues les différentes composantes de l’opposition souverainiste. Il a expliqué que le nom de M. Azour figurait au nombre de plusieurs noms "acceptables" pour le CPL, "mais il n’est pas notre candidat préféré". "Jihad Azour n’est pas un candidat de provocation ni de défi", a encore insisté M. Bassil.

En réponse aux accusations de traitrise qui lui sont adressées par des responsables du Hezbollah pour s’être farouchement opposé à la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, M. Bassil a souligné que le fait que son parti se soit entendu avec les forces de l’opposition sur la candidature de Jihad Azour "ne les justifie pas".

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, "avait déjà déclaré que le choix de son candidat (à savoir le chef des Marada, Sleiman Frangié) ne nuirait pas à son alliance avec le CPL", a poursuivi M. Bassil, affirmant qu’il est certain que Hassan Nasrallah "rejette les accusations de traitrise dont nous faisons l’objet".

"Nous n’accepterons pas, durant la séance de demain ou n’importe quelle autre séance, de faire partie d’un conflit à caractère conflictuel", a fait savoir M. Bassil.

Soulignant que le CPL est en désaccord avec le Hezbollah sur "l’édification de l’État" et le "partenariat national", M. Bassil a affirmé que les deux partis s’entendent toutefois sur "la ‘résistance’ et la stratégie de défense". "C’est la raison pour laquelle l’accord de Mar Mikhael n’est pas caduque, mais il ne se porte pas bien". En revanche, "nous sommes parvenus à une entente avec les forces de l’opposition, sans pour autant former une alliance, parce que nous nous entendons sur de nombreuses questions à caractère souverain et réformateur", a noté M. Bassil. "Nous sommes toutefois en désaccord sur la question de la ‘résistance’, a-t-il poursuivi. C’est la raison pour laquelle nous ne nous alignerons jamais sur le plan politique avec eux contre le Hezbollah."

Et M. Bassil de poursuivre: "Notre principale préoccupation aujourd’hui est de mettre fin au vide présidentiel et d’élire un président, sachant qu’il ne s’agit pas d’une solution, mais d’un début de solution, si et seulement si ce président apporte un programme sur lequel nous pouvons tous nous mettre d’accord."

"La décision du CPL de soutenir la candidature de Jihad Azour a été prise à l’unanimité par le chef du CPL et son conseil politique. Par conséquent, l’adhésion à cette décision est désormais obligatoire pour chaque député de notre bloc parlementaire", a lancé M. Bassil, en allusion aux rumeurs selon lesquelles des députés du bloc s’abstiendront d’accorder leur voix à Jihad Azour.

"Je ne crois pas qu’un député de notre bloc puisse s’écarter de cette décision, et un refus de s’y conformer entraînera des conséquences et des mesures. Quelle que soit l’ampleur des désaccords, nous finirons par trouver un accord", a-t-il menacé.

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