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Selon des sources diplomatiques, Paris n’a eu aucun écho de l’Arabie saoudite concernant l’élection présidentielle au Liban. Riyad aurait de nouveau confirmé qu’il laissait aux Libanais le soin de choisir leur président, ce qui signifie que le royaume ne soutient aucun candidat spécifique ou ne s’oppose à aucun candidat.

On indique de même source que cette position ne changera rien au problème de la présidentielle au Liban. Par conséquent, si le nouvel envoyé français, Jean-Yves Le Drian, ne revient pas de Beyrouth avec de nouvelles propositions, l’impasse persistera. En effet, ce dernier s’est positionné dans une situation d’échec en s’attendant à ce que chaque partie affirme qu’elle a enregistré une victoire et des acquis permettant à son candidat d’accéder à la Magistrature suprême. De ce fait, aucune des parties ne cèdera et il sera d’autant plus difficile de parvenir à un consensus menant à l’élection d’un président.

D’un autre côté, si la mission de Le Drian échoue et après avoir informé les Cinq de la réunion de Paris (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte, Qatar), la France s’attèlera à réclamer des comptes à ceux qui entravent ce processus et à les sanctionner via une action européenne conjointe, doublée d’une action américaine.

Il convient de noter dans ce cadre que la France tente de trouver une faille dans le blocage présidentiel en impliquant l’Iran dans la médiation, avec l’aide de l’Arabie saoudite, afin de faire pression sur le Hezbollah pour qu’il adopte une nouvelle option et abandonne le chef des Marada, Sleiman Frangié.

Dans ce contexte, il semble que les relations franco-iraniennes ne sont pas au beau fixe et Paris tente de régler plusieurs dossiers concernant l’Iran par le biais de la médiation saoudienne, sachant que nombre de problèmes ont été soulevés à Téhéran par le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhan, dans le but d’apporter des réponses à Paris.

Par ailleurs, selon les sources diplomatiques, il est difficile d’exercer une pression sur Téhéran pour faciliter l’élection d’un président, d’autant que le Hezbollah n’est pas du tout disposé à faire des concessions sur la question, et que les solutions de compromis ne sont pas clairement envisageables. Cela pourrait amener Paris, à un moment donné, à geler ses initiatives et démarches concernant le Liban, laissant ainsi la scène libanaise ouverte à des tensions qui pourraient entrainer le pays sur la voie d’une assemblée constituante qui remettrait en cause toute la donne actuelle.

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