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Jean-Yves Le Drian, envoyé spécial du président français, Emmanuel Macron, pourrait annoncer samedi, au terme de la visite qu’il effectue actuellement au Liban, la date de sa prochaine mission à Beyrouth qui lui permettra de poursuivre ses entretiens.

D’après nombre de ses interlocuteurs, M. Le Drian n’est pas revenu sur l’initiative française portant sur la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié. Sans pour autant être porteur d’une autre idée. En effet, il se contente, la plupart du temps, d’être à l’écoute de ses interlocuteurs et de s’informer sur les possibilités de sortie de crise.

Selon une source proche de la délégation qui accompagne M. Le Drian, l’envoyé spécial pour le Liban tente de rapprocher les points de vue entre les différentes parties libanaises. Il devrait, lors de sa prochaine mission, proposer des idées en vue d’une solution, sans pour autant qu’il s’agisse d’une initiative en bonne et due forme. Ces idées seront élaborées avec Emmanuel Macron. Elles s’accompagneront de contacts avec les cinq pays de la réunion de Paris sur le Liban, en l’occurrence, la France, les États-Unis, l’Arabie saoudite, l’Égypte et le Qatar.

La mission de M. Le Drian n’est pas des plus faciles. De fait, selon certaines sources, l’ancien chef du Quai d’Orsay s’est heurté d’emblée, et plus particulièrement lors de son entretien avec le chef du Parlement, Nabih Berry, au refus du tandem chiite d’abandonner la candidature de Sleiman Frangié comme unique à la présidence de la République. De plus, M. Berry a une fois de plus affirmé qu’il n’y a pas d’alternative au dialogue interne pour que les parties de l’opposition acceptent Sleiman Frangié. Son discours a été perçu comme un message clair à M. Le Drian: sa mission ne saurait être fructueuse si elle ne se base pas sur le dialogue interne autour des questions politiques et économiques pour la prochaine étape, et non pour l’adoption d’un nouveau candidat.

Selon ces mêmes informations, le tandem chiite aurait mis sur la table des discussions un nouveau marché liant le maintien de Taëf à l’élection de Sleiman Frangié à la tête de l’État. Tout autre choix signifierait que le tandem demandera une remise en cause du système politique en place, ce qui impliquerait l’adoption d’une nouvelle formule libanaise, au détriment de Taëf, qui accorderait des avantages majeurs aux chiites au niveau des administrations de l’État et des postes sensibles actuellement occupés par des chrétiens.