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Une fois de plus, le ministère de l’Énergie a prolongé le délai du second tour de l’appel d’offres pour les huit blocs d’exploration pétrolière et gazière, au large du littoral libanais; aucune entreprise mondiale n’avait présenté de dossier lors du premier appel d’offres. La nouvelle échéance est fixée au 2 octobre prochain.

Certaines sources au ministère de l’Énergie espèrent que les entreprises participeront cette fois-ci à l’appel d’offres, d’autant que le forage dans le bloc numéro 9 ne tardera pas à commencer. Elles espèrent dans ce cadre que la crise politique sera résolue, qu’un président sera élu, et qu’un nouveau gouvernement sera formé pour mettre en œuvre les réformes et conclure un accord avec le Fonds Monétaire International.

Selon certains milieux actifs dans le secteur pétrolier et gazier au Liban, les entreprises internationales pourraient ne pas participer pas à ce second appel d’offres sans un accord avec le Fonds Monétaire International. L’absence d’accord avec le FMI n’aura pas seulement un impact sur la participation à l’appel d’offres, mais elle affectera également le développement de toute découverte commerciale dans le bloc numéro 9, parallèlement à la conséquence sur la vente des quantités découvertes et la liaison de tout champ libanais à un pipeline régional.

Selon ces mêmes milieux, les entreprises mondiales ne participeront pas non plus au nouvel appel d’offres tant que le Liban n’aura pas délimité ses frontières maritimes avec Chypre et la Syrie. Certains pôles d’influence s’étonnent d’ailleurs que des responsables libanais entravent le processus de délimitation des frontières maritimes avec Chypre en raison des intérêts du Hezbollah et des considérations en rapport avec les relations avec la Turquie et la Syrie. Ils sont également surpris que le dossier de la délimitation maritime avec la Syrie ait été mis de côté suite au rejet syrien, sachant que les blocs nord 1 et 2 sont inclus dans le deuxième appel d’offres et qu’ils font l’objet d’un différend avec Damas.

D’un autre côté, certaines personnes impliquées dans le secteur pétrolier et gazier accusent le Premier ministre par intérim, Najib Mikati, de ne pas avoir mené à bien les dossiers de délimitation avec Chypre et la Syrie. Elles estiment que Mikati ne veut pas provoquer la colère des Turcs et des Syriens pour des intérêts personnels, mais qu’il devrait néanmoins expliquer les raisons qui le poussent à agir de la sorte. Qu’est-ce qui justifie, en effet, le fait de priver le Liban et les Libanais de leurs droits et richesses et d’améliorer leur niveau de vie et de développer leur économie?