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Le mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) devrait être renouvelé d’ici la fin du mois d’août, sur fond de tensions croissantes le long de la Ligne bleue, incluant des empiètements sur des territoires contestés et des échanges de tirs de roquettes.

Le dernier épisode d’activité provocatrice le long de la frontière volatile s’est produit le jeudi 6 juillet. Des rapports contradictoires ont fait état de tirs de roquettes depuis le territoire libanais vers Israël et de représailles de l’armée israélienne – des affirmations qui n’ont initialement pas été reconnues par Israël, qui parlait d’une explosion de mine.

Cet incident est survenu à la suite de plusieurs manœuvres de confrontation de part et d’autre de la Ligne bleue ces dernières semaines entre Israël et le Hezbollah – soutenu par l’Iran –, notamment dans la région de Kfarchouba et le village de Ghajar.

Dans un contexte de tensions croissantes et d’incertitude à la frontière sud, le Liban devrait demander la prolongation du mandat de la Finul, qui est renouvelé chaque année, dans une résolution soumise au vote des 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU.

Une clause de la résolution concernant la liberté de mouvement des patrouilles de la Finul dans leur zone d’opérations sans autorisation préalable a constamment été un point de friction entre le Liban et le Conseil de sécurité. Cependant, le mandat des Casques bleus a été renouvelé sans grand changement.

Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement intérimaire libanais, Abdallah Bou Habib, a souligné que le contenu de la résolution et ses amendements sont "encore en discussion" et qu’"aucune décision finale n’a encore été prise".

"Le gouvernement procédera à un processus de consultations approfondies avant de prendre une décision finale, car de nombreux aspects (de la résolution) devront être pris en compte avant le renouvellement du mandat aux Nations unies à la fin du mois d’août", a déclaré Bou Habib dans une interview avec This is Beirut.

Bou Habib avait déjà souligné, à la suite d’une réunion avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, en avril, que "le Liban est prêt à coopérer avec la Finul et à prendre les précautions nécessaires pour consolider la stabilité dans le Sud", tout en mettant en garde contre les intentions provocatrices d’Israël qui menacent la paix et la sécurité régionales et internationales.

Une source diplomatique française a reconnu les tentatives répétées des États-Unis d’amender la résolution afin de garantir l’accès libre et indépendant des Casques bleus à toutes les zones relevant de leur mandat.

"Les Américains soulèvent ce point chaque année, mais ce qui est le plus important pour nous, c’est de préserver le calme et la stabilité le long de la frontière", a déclaré la source française à This is Beirut.

Des informations provenant du gouvernement ont indiqué que "le Liban a accepté la prolongation du mandat et a donné le feu vert au ministère des Affaires étrangères pour coordonner avec les Nations unies à cet égard".

"Il n’y a pas d’idées ou de suggestions arrêtées. La question sera débattue ultérieurement avec le Premier ministre, avant de prendre une décision finale", ont confirmé les sources.

La violence grave et récurrente hante continuellement la région de la frontière sud. Des soldats de la Finul ont été pris pour cible lors de certains incidents, dont une fusillade mortelle qui a coûté la vie au soldat de la paix irlandais Sean Rooney et en a blessé trois autres en décembre de l’année dernière. Il s’agissait de la première attaque mortelle contre des Casques bleus au Liban depuis 2015.

Kandice Ardiel, vice-chef de la communication stratégique et de l’information publique de la Finul, a assuré dans une interview téléphonique avec This is Beirut que les Casques bleus sont engagés à mettre en œuvre leur mission telle que mandatée par le Conseil de sécurité.

"Nous sommes fiers du travail accompli par nos soldats de la paix au cours de l’année écoulée, et nous sommes impatients de renouveler notre mandat afin de pouvoir continuer à assurer la sécurité et la stabilité, aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité effective dans le sud et soutenir les communautés locales", a déclaré Mme Ardiel.

Elle a souligné que la Finul "met en œuvre le mandat conformément à la résolution du Conseil de sécurité et à ce sur quoi les membres du Conseil conviennent", en insistant sur le fait que "la mission n’a aucun pouvoir de décision sur le contenu du mandat qui lui est donné".

Mme Ardiel a souligné qu’en vertu de la résolution 1701 et conformément à l’accord sur le statut des forces signé par le gouvernement libanais en 1995, les soldats de la paix de la Finul devraient bénéficier d’une liberté de mouvement totale dans la zone d’opérations.

"Le texte garantissant cela, accepté par le gouvernement libanais, est déjà là. Contrairement à ce que l’on pense souvent, la résolution 2650 (pour le renouvellement du mandat) de l’année dernière n’a rien changé; elle a simplement réaffirmé explicitement les libertés et les pouvoirs convenus que les soldats de la paix avaient déjà", a ajouté Kandice Ariel.

Cette résolution maintient que "les défis auxquels la Finul a été confrontée étaient liés aux circonstances sur le terrain, comme le montrent les rapports réguliers du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 1701".

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