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Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a réitéré ses appels au dialogue entre les parties libanaises pour mettre fin à la vacance présidentielle, assurant que sa formation souhaite un dialogue "sans conditions préalables". Pourtant, dans ce même discours, le chef de milice exclut implicitement les candidatures proposées par l’opposition souverainiste. Il refuse également que l’on touche à ses armes illégales. Le dialogue commence bien…

Hassan Nasrallah est catégorique: tout se résout par le dialogue. La prospérité du Liban réside dans son unité et dans ses institutions. Et si le Hezbollah commençait déjà à les respecter?

A l’occasion du seizième anniversaire du début de la guerre de juillet 2006, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a réfuté mercredi les accusations à l’encontre du tandem chiite concernant leur obstructionnisme et leurs ambitions pour un changement de la Constitution pour une répartition par tiers. "Ce sont des mensonges qui visent à provoquer des tensions communautaires", a-t-il souligné.

Il a par ailleurs réitéré ses demandes de garanties pour l’élection d’un président: une personnalité qui ne poignardera pas le parti dans le dos. Prenant l’exemple de l’ancien président pro-syrien Émile Lahoud qui avait défendu le Hezbollah en 2006 face au gouvernement de Fouad Siniora qui souhait une cessation des combats, ou celui de Michel Aoun en qui "il avait confiance", Hassan Nasrallah a souligné qu’il souhaitait un président fort qui ne plierait pas face aux pressions occidentales. En d’autres termes, un président qui couvrira tous ses agissements illégaux, ses trafics et son arsenal iranien qui menace les fondements du projet de l’État.

Hassan Nasrallah a appelé une nouvelle fois au dialogue pour permettre le déblocage de l’élection présidentielle. "Nous dialoguerons avec comme candidat Sleiman Frangié, présentez-nous vos candidats et nous discuterons", a-t-il déclaré, avant de préciser implicitement que l’opposition devrait présenter un candidat sinon il n’y aurait pas de discussions.

Le chef du groupe parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, avait déjà expliqué le 26 juin dernier la vision du dialogue du parti chiite en imposant son candidat sans considération pour le candidat de l’autre bord. Ce que souhaite la formation armée, c’est un dialogue dans lequel elle fera la sourde oreille, son arme sur la tempe de ses adversaires.

Hassan Nasrallah a par ailleurs affirmé qu’il était "ouvert à toute discussion sur les sujets internes, et même sur une stratégie de défense". Et de poursuivre: "Nous n’accepterons jamais que l’on touche à nos armes. Nous n’utilisons pas nos armes pour imposer des décisions politiques libanaises. Nous les utilisons uniquement que pour protéger la résistance". Les victimes beyrouthines du 7 mai 2008 doivent être en train de se retourner dans leurs tombes.

La situation au Liban-Sud

En cette commémoration de la guerre de 2006, Hassan Nasrallah s’est attardé sur la situation sécuritaire au Liban-Sud. Concernant l’incident en fin d’après-midi mercredi à Richa à la frontière libano-israélienne, il a précisé qu’il attendait "encore les rapports d’investigations", souligant qu’il semble "y avoir eu plusieurs".

Concernant les tentes dressées par la formation pro-iranienne, Hassan Nasrallah a expliqué que l’une d’entre elles se trouve en territoire libanais, et l’autre dans la partie contestée de la Ligne bleue. Il a ajouté que "ce sont les Israéliens qui violent tous les jours la résolution 1701 du Conseil de sécurité et le territoire libanais, dans les airs, en mer et à la frontière terrestre". Et de conclure: "Depuis l’année dernière, les Israéliens dressent une clôture dans la partie libanaise du village de Ghajar, en territoire libanais. Le village est occupé. La position de l’État doit être ferme. Il faut libérer la partie libanaise de Ghajar, c’est la responsabilité de l’État, du peuple et de la Résistance."