Le chef des Forces libanaises Samir Geagea a affirmé que le seul moyen de sortir de la crise est d’élire un président de la République.

Dans un entretien avec la chaîne de télévision LBCI mercredi soir, le chef FL est revenu sur les tables de dialogue de 2006, 2008 et 2011 en affirmant qu’”il ne veut plus de perte de temps”. Il a déclaré avoir pris le dialogue de 2006 très au sérieux, mais il s’est avéré que toutes ces tables de dialogue n’ont pas servi à grand-chose et se sont soldés par des assassinats. Le Hezbollah n’a jamais pu discuter avec qui que ce soit, ni au Sud entre 1980 et 1990 avec la résistance, ni avec Amal. “La seule personne avec qui le Hezb a pu dialoguer a été Rafic Hariri et on sait comment cela s’est terminé” a-t-il fait remarquer.

Selon, M. Geagea, le Hezbollah a un dogme et une idéologie dont il ne veut pas déroger. Il n’exclut pas de trouver des points de rencontre avec le parti chiite, mais dans le cadre des institutions de l’État, refusant toute soumission. Pour lui, le Hezb ne veut pas du dialogue, il veut seulement bloquer les instances constitutionnelles.

Il a longuement fustigé l’attitude du Hezbollah et de ses alliés qui ont quitté la séance parlementaire électorale, chaque fois à la fin du premier tour. “S’il étaient restés, nous aurions eu un président”. M. Geagea a affirmé que Jihad Azour aurait pu être élu au deuxième ou au troisième tour et que dix députés auraient voté pour le candidat de l’opposition, s’il y a avait eu plus d’un tour de scrutin et que les députés de la moumanaa n’avait pas quitté la séance.

Selon le chef FL, il y a un processus constitutionnel qu’il faut suivre. On ne peut pas transformer le Liban en Afghanistan, nous ne sommes pas un pays de tribus. "Notre seule demande est la tenue de séances électorales successives jusqu’à l’élection d’un président", a-t-il dit.

Toujours dans le cadre de questions concernant les appels au dialogue de la part du Hezbollah, Samir Geagea a assuré que toute l’opposition est opposée à cette initiative, y compris les députés du Changement, parce que “le dialogue proposé par le Hezbollah n’est pas un vrai dialogue, mais un blocage de la présidentielle”. Il a assuré qu’il ne participerait pas au dialogue même à la demande de Jean-Yves Le Drian, émissaire français pour le Liban, ni à la demande de n’importe quel pays étranger.

Concernant d’autres noms de candidats, M. Geagea a affirmé ne pas être opposé à la candidature du commandant-en-chef de l’armée, le général Joseph Aoun, tout en soutenant que Jihad Azour est le candidat de l’opposition.

Commentant les événements récents au Liban-Sud, le chef FL est revenu sur la création de la Ligne Bleue en 2000, soulignant que la situation à Ghajar est pratiquement la même depuis ce moment-là, et se posant la question de savoir pourquoi les choses bougent maintenant. Il a qualifié la situation de “mise en scène”.

En réponse à une question sur une volonté présumée des Forces libanaises de recourir au système fédéral, M. Geagea a fait valoir que la décentralisation large n’est pas une fédération et que son parti ne prendrait pas de position à cet égard sans accord de toutes les parties. Ce que les FL recherchent est une nouvelle façon d’administrer le pays, a-t-il dit, mais toujours sous l’ombrelle de l’accord de Taëf.

Il a confié qu’il n’avait pas d’inquiétude face au nombre décroissant de chrétiens au Liban, puisque l’accord de Taëf garantit la parité entre chrétiens et musulmans indépendamment du nombre.

Concernant l’affaire de Qornet el-Saouda, M. Geagea s’est félicité des réactions des députés de Bécharré et de leur appel au calme. “L’enquête est terminée et nous attendons l’acte d’accusation. L’armée doit rester dans la région jusqu’à ce que le juge foncier détermine la délimitation des terrains”.

Samir Geagea a enfin souligné sa préférence de voir Wassim Mansour (premier vice-gouverneur) prendre les rennes de la Banque du Liban après le 31 juillet, date de la fin du mandat de Riad Salamé. Il a démenti les rumeurs selon lesquelles les États-Unis feraient pression sur les FL pour qu’elles choisissent Camille Abou Sleiman comme prochain gouverneur de la BDL.